jeudi 13 novembre 2014

The Bunker

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"Deserted or dead, either way, we can forget them."

Les prémisses de ce premier scénario pour le cinéma* du Britannique  étaient plutôt intéressantes. Assez adroitement relayées, sur le plan de la réalisation, par son compatriote The Bunker ne tient, hélas, pas vraiment ses présumées promesses. 1944 : des rescapés d'une garnison allemande, poursuivis par une troupe étasunienne, trouvent refuge dans un bunker au milieu d'une forêt à la frontière germano-belge. L'abri fortifié, occupé par Mirus, un vétéran de la Première Guerre, ainsi qu'un jeune soldat en attente d'une hypothétique relève, a été édifié sur des tunnels où seul le vieil homme se rend parfois sans raison apparente. Questionné, Mirus révèle qu'un charnier, dans lequel ont été de nombreuses années auparavant entassés les victimes d'un massacre de pestiférés, pourrait se situer à proximité du bunker.
Drame plus psychologique qu'horrifique (Deathwatch - cf. article - opérait une meilleure synthèse des genres... sans convaincre pour autant !), le premier long métrage de  perd assez vite une bonne partie de ses arguments et de son éventuelle consistance. L'histoire tourne à la simple division du groupe, à l'opposition de caractères et d'individus, à la paranoïa souterraine suscitée par le danger et l'enfermement mais aussi à la hantise. Le récit du carnage, authentique ou légendaire, fait en effet écho à une exécution sommaire plus récente, illustrée par de brefs flashback. La cohérence de cette juxtaposition et, plus généralement, du film lui-même apparaît problématique et affaiblit au final la narration. Le plus gros handicap de The Bunker, présenté en première au TIFF puis aux festivals de Sitges et, plus d'un an après, de Gérardmer, reste néanmoins son exergue**, lequel place la barre bien trop haut au regard des ambitions réelles du film.
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*le second étant celui à l'origine de The Last Days on Mars.
**"Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi." extrait de l'aphorisme 146 du nietzschéen "Par-delà Bien et Mal" ("Jenseits von Gut und Böse - Vorspiel einer Philosophie der Zukunft" - 1886) dont le texte complet est : "Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi." ("Wer mit Ungeheuern kämpft, mag zusehn, dass er nicht dabei zum Ungeheuer wird. Und wenn du lange in einen Abgrund blickst, blickt der Abgrund auch in dich hinein.")


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