******
Ocean's Eleven
"Danny: You think we need one more?
Rusty: silence
Danny: You think we need one more.
Rusty: silence
Danny: All right, we'll get one more.
Rusty: clignements des yeux"
Le film original, produit et réalisé en 1960 par Lewis Milestone pour la Warner, avait connu, à sa sortie, bonne fortune. Pas seulement pour la brochette de vedettes qu'il réunissait. L'histoire imaginée par Jack Golden Russell1 et George Clayton Johnson (contributeur notamment de la série The Twilight Zone) scénarisée par Harry Brown (A Place in the Sun, auteur d'El Dorado) et Charles Lederer (His Girl Friday, Kiss of Death) possédait un incontestable caractère festif et était parvenu à accrocher un large public. Sur ces bases, l'idée d'un remake ne paraissait pas inopportune. Ocean's Eleven nouvelle version a hérité d'une partie des qualités du précédent. Ted Griffin a rénové avec une certaine adresse le récit initial. Steven Soderbergh, choisi par Jerry Weintraub pour diriger cette grosse production, contribue à accentuer le caractère cool, presque désinvolte de ce film de gangster ludique. Sur le plan du casting, la Warner joue un peu la surenchère. George Clooney reprend le rôle tenu par Frank Sinatra avec Brad Pitt, Julia Roberts, Matt Damon (un rôle initialement écrit pour Mark Wahlberg) et Andy Garcia pour principaux partenaires2. Plus gros succès de la trilogie3, Ocean's Eleven manque peut-être d'un peu d'incorrection ou de folie pour être vraiment convaincant.
___
1. on raconte que Golden Russell, à l'époque employé d'une station-service de Las Vegas, avait confié le projet de scénario à Frank Sinatra pendant qu'il faisait le plein de son automobile.
2. auxquels s'ajoutent notamment Bernie Mac, Elliott Gould, Casey Affleck, Carl Reiner et Don Cheadle (Dean Martin, Sammy Davis Jr., Peter Lawford et Angie Dickinson entouraient Sinatra dans l'original).
3. 450M$ (dont 183M$ aux Etats-Unis) pour un budget d'environ 85M$. C'est aussi le plus gros score au box-office US pour le cinéaste (devant Erin Brockovich).
******
Ocean's Twelve
Est-ce parce qu'il repose sur un scénario antérieur* remanié par George Nolfi (The Bourne Ultimatum, The Adjustment Bureau) pour les besoins de cette sequel, Ocean's Twelve manque singulièrement d'unité et de cohérence. La première partie, entre Rome, Los Angeles et Amsterdam, tourne même rapidement à l'indigeste. La seconde sort un peu de l'inconsistance grâce notamment à l'épisode dans lequel Julia Roberts est amenée à jouer son propre rôle, l'apparition non créditée de Bruce Willis et l'élégante et gymnique participation de Vincent Cassel**. La présence de Catherine Zeta-Jones relève elle d'avantage de l'appoint décoratif.
___
*initialement au service de John Woo.
**la séquence d'évitement des faisceaux lumineux de détection serait-elle un clin d'œil Entrapment de Jon Amiel dans lequel Zeta-Jones se livrait à un tel exercice ?
******
Ocean's Thirteen
Retour aux fondamentaux, aux sources et à Las Vegas. Présentée hors compétition au 60e Festival de Cannes, cette seconde suite essaie d'employer, après une phase d'égarement, des ferments narratifs proches de ceux du premier volet de la trilogie. L'originalité du scénario signé par le duo Brian Koppelman-David Levien (Rounders, Runaway Jury) consiste à fonder cette nouvelle et vengeresse arnaque sur le jeu lui-même. Son efficacité est pourtant loin d'être optimale, surtout dans le domaine comique (façon pitrerie !). Dommage également d'avoir fait tenir à Al Pacino et Ellen Barkin (couple vedette du Sea of Love d'Harold Becker) des personnages aussi insignifiants (caricaturaux, voire grotesques) ; la brève pige de Vincent Cassel ne se justifiant d'ailleurs pas vraiment non plus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire