jeudi 27 août 2009

Il Mercenario (el mercenario)


"As-tu déjà eu un rêve ?"

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Imaginé par Giorgio Arlorio, Franco Solinas (qui sont également à l'origine de Queimada) et Luciano Vincenzoni (co-scénariste de trois westerns signés par Sergio Leone), Il Mercenario s'inscrit assez nettement dans la lignée de El Chuncho, ¿quién sabe? réalisé en 1966 par Damiano Damiani. Celle de l'immixtion d'un élément étranger (étasunien là, polonais ici, hollandais ou irlandais dans les futurs Un Esercito di cinque uomini et Giù la Testa) au milieu d'une anarchique et lucrative révolution mexicaine. Après Joseph Cotten et juste avant le duo Jean-Louis Trintignant-Klaus Kinski, c'est le mythique Jack Palance que Sergio Corbucci mettait en scène dans un rôle plutôt insolite.
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Mexique, début du XXe siècle. Sergei Kowalski, surnommé 'el Polaco', est engagé par Alfonso Garcia et son frère Elias pour transporter une cargaison de sept tonnes d'argent, bloquée en raison de l'insécurité des routes, de leurs mines de la Sierra Palo vers les Etats-Unis. Un précieux chargement qui, lorsqu'on lui en révèle l'existence, suscite la vive convoitise de Ricciolo dit 'Curly', le propriétaire d'un bar-cercle de jeux. Arrivé à Los Fresnos, Kowalski découvre les cadavres pendus du contremaître et des gardes et que le coffre a été vidé. Il se retrouve bientôt mis en joue par les carabines de Paco Román et de ses camarades ouvriers qui ont décidé de rejoindre la révolution. Il apprend au passage que l'argent a été enseveli par l'explosion volontaire de la mine. Les installations sont peu après attaquées par les canons d'un régiment de cavalerie amené par le patron de la concession. Grâce à sa mitrailleuse et à son ingéniosité, Kowalski réussit à défaire les soldats. Sauvé par Román des mains de 'Curly', il devient contre rémunération son instructeur es-révolution. Au cours de leur première attaque de banque dans un village, la petite bande de rebelles hors-la-loi recrute Columba qu'elle a libérée de prison.
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A l'ombre muette d'Il Grande silenzio, sorti un peu plus de deux mois après lui, Il Mercenario reste avec Che c'entriamo noi con la rivoluzione? l'une des comédies sud-ponantaises les plus attachantes de Sergio Corbucci et, plus généralement, du western italien. Derrière le récit narré en flash-back d'une contingente, drolatique et déséquilibrée rencontre, l'idéalisme politique du scénario, très influencé par Franco Solinas, ne semble pas encore entièrement entamé. En outre, le cinéaste romain sait souvent faire preuve d'inventivité et d'une insolente aisance dans la réalisation, ce qui est très manifestement le cas ici. Aux côtés du solide Italo-étasunien Tony Musante et de la piquante Giovanna Ralli, Franco Nero, soumis à des conditions climatiques nettement plus radieuses que celles rencontrées dans Django, incarne lui aussi avec beaucoup de facilité ce nouveau personnage plus univoque que le précédent. L'acteur découvert par John Huston changera une nouvelle fois de nationalité (suédoise cette fois) dans un troisième et dernier film avec Corbucci, Vamos a matar, compañeros, dans lequel il retrouvera Jack Palance.

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