mercredi 1 juillet 2009

Oggi, domani, dopodomani (aujourd'hui, demain et après-demain)


"Mieux vaut trop sucré... que trop amer."

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Si "la femme est l'avenir de l'homme", le futur semble plutôt se conjuguer au masculin dans ce collectif Oggi, domani, dopodomani sensé prolonger le Ieri, oggi, domani du même Carlo Ponti réalisé par Vittorio De Sica. C'est en effet à Marcello Mastroianni qu'il revient cette fois d'assurer la relation objective entre les trois parties du film. Peu engagés dans les productions à sketchs, le Milanais Marco Ferreri que l'on ne présente plus, le Napolitain Eduardo De Filippo (Napoli milionaria) et le Romain Luciano Salce (Il Federale) proposent ici des visions très distinctes et désillusionnées de l'amour et du couple.
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"L'uomo dei 5 palloni" (29') : Mario est tant obsédé par la recherche du point de rupture du gonflage d'un ballon qu'il en délaisse sa jeune fiancée Giovanna. "L'ora di punta" (20') : De retour en Italie après douze ans d'absence, le professeur Michele Profili est accueilli dans le grand et bel appartement de son ami d'enfance Arturo Rossi. D'un naturel autoritaire, celui-ci a imaginé un scénario original pour contraindre son épouse Dorothea à l'obéissance. "La moglie bionda" (44') : Mario Gasparri est marié à une ravissante jeune femme blonde prénommée Pepita dont l'unique préoccupation, lorsqu'elle ne dort pas, consiste à coûteusement entretenir son apparence. Dans la banque où il est caissier, Mario voit un jour passer le prince Ali Ben Ali réputé pour les quarante compagnes, toutes blondes, qu'il entretient. Au cours d'un dîner improvisé, Pepita lui révèle avoir lu que la plupart de ces femmes ont été chèrement acquises. Une folle mais potentiellement lucrative idée germe alors dans l'esprit de Mario.
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Le sous-titre fédérateur d'Oggi, domani, dopodomani pourrait bien être "ou comment se débarrasser de sa compagne en trois leçons". D'abord de manière inconsciente, virtuelle ensuite et enfin transactionnelle. De l'intemporel "L'uomo dei 5 palloni", drame comique et absurde très ferrérien, à l'immoral et mercantile "La moglie bionda" élaboré par Goffredo Parise (à l'origine de L'Ape regina, collaborateur de Fellini pour Boccaccio '70) et très marqué sixties, le grand écart narratif reste néanmoins considérable. Seules la causticité du propos et, doit-on l'avouer, l'image de la femme créent un semblant de lien "causal" entre ces trois courts métrages. Celui-ci de Marco Ferreri, co-signé par l'Espagnol Rafael Azcona (El Cochecito, également scénariste de son compatriote Luis García Berlanga ou d'Alberto Lattuada) fera d'ailleurs, presque simultanément, l'objet d'une diffusion en version longue. Le segment "L'ora di punta" est lui tiré de "Pericolosamente", comédie en un acte écrite par Eduardo de Filippo en 1938. Et puisque la femme joue un rôle essentiel dans le film, il ne serait pas convenable de ne pas citer les trois intéressants spécimens qui les incarnent : la Française Catherine Spaak (Il Sorpasso), l'Ancônitaine Virna Lisi et l'ex-mannequin étasunien Pamela Tiffin, actrice principale du One, Two, Three de Billy Wilder.
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*le premier a participé à Le Italiane e l'amore et à Controsesso, le deuxième à Alta infedeltà et le troisième, en tant que réalisateur, aux Sept péchés capitaux.

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