"Le monde est un terrain de jeux. On le sait enfant, mais on l'oublie en route."

Remise de l'échec cinglant de (la distribution de) The Majestic
, la Warner
renouait l'année dernière avec Jim Carrey
, titulaire chez elle du rôle-titre dans le diptyque Ace Ventura
il y a déjà près de quinze ans. Produit par l'hyperactif David Heyman
(responsable de la saga Harry Potter
au sein du studio) et par Richard D. Zanuck
(souvent associé à Spielberg
et à Tim Burton
), Yes Man
est une adaptation romancée de l'ouvrage autobiographique publié en 2005 par l'humoriste britannique Danny Wallace
. Réalisée par un spécialiste du genre, cette comédie romantique, tout en n'évitant parfois pas le mauvais goût, ne manque pas d'une saveur un peu désuète.












Depuis son divorce trois ans auparavant avec Stephanie, Carl Allen semble renoncer à la vie en adoptant une attitude systématiquement négative. Si son ami Pete ne l'avait pas coincé ce soir-là en flagrant délit de mensonge téléphonique et entraîné dans un bar, il serait encore resté chez lui à regarder des films en vidéo. Mais au moment où Pete lui annonce ses fiançailles avec Lucy et l'invite à la fête organisée pour cette occasion, Carl remarque la présence de son ex-épouse avec un nouveau compagnon. Cet employé subalterne à la banque Brea Federal ne parvient même pas à obtenir la promotion à laquelle son ancienneté lui donne droit. Un midi, il croise Nick Lane, un vieux camarade devenu un "Yes Man", qui l'invite à un prochain séminaire juste après avoir, par pur plaisir, brisé une des vitres de la banque. Carl finit par s'y rendre ; il est alors contraint de passer un pacte avec Terrence Bundley, le gourou de l'organisation : répondre positivement à toutes sollicitations. C'est ainsi qu'il accepte de raccompagner un sans-abris à l'autre bout de la ville où sa voiture tombe en panne d'essence. Dans la station-service où il est allé remplir un jerrican, une jeune femme propose de le raccompagner en scooter jusqu'à son véhicule.

Relatif succès commercial* principalement grâce aux adolescents, Yes Man
laisse malgré tout une impression mitigée. Le scénario réussit tant soit peu à dépasser l'idée de départ (variante de cette positive attitude que la plupart des comédies hollywoodiennes nous servent désormais à presque chaque service !) et à légèrement élargir le champs autour du personnage central. Mais la démonstration de la "méthode" finit un peu par ressembler à un retour en enfance. Et la réalisation de Peyton Reed
ne brille elle ni par son relief, ni par son originalité. Après sa déconvenue de l'expérience dramatique The Number 23
, Jim Carrey
semble ici vouloir se rassurer, négligeant, tel son cadet et compatriote Mike Myers
dans le récent The Love Guru
, de tirer profit de sa manifeste maturité comme avait su intelligemment le faire Michel Gondry
. Peut-être pour dissimuler une partie de la différence d'âge avec sa charmante et sélénienne partenaire Zooey Deschanel
?








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*doté d'un budget d'environ 70M$, le film a enregistré 223M$ de recettes, dont 56% à l'étranger (supérieures à celles de Me, Myself & Irene
mais en léger retrait par rapport à Fun with Dick and Jane
).

