mercredi 13 février 2013

Madagascar


Island of Marvels (une île prodigieuse)
Cette mini-série en quatre parties, issue de la splendide et intelligente collection "BBC Earth", débute en soulignant le caractère singulier de la faune (endémique à hauteur de 80% en raison de son long isolement) trouvée à Madagascar et son adaptation aux très divers climats et reliefs de la plus vieille des îles de notre globe terrestre.
Nous faisons ainsi connaissance avec  l'indri (un et le plus grand parmi les 80 espèces de lémurien existant sur place), le tenrec (cousin du hérisson et le plus prolifique des mammifères), l'étonnant scarabée-girafe au mode de nidification si particulier, les caméléon-panthère et caméléon-nain du Nord volcanique, très dissemblables tant par la taille que par la résidence.
Autour du lac Alaotra, formé dans la région centre par de multiples et réguliers tremblements de terre, le lémurien hapalémur fait la démonstration de son adresse pour passer d'un bosquet de bambou à l'autre sans se mouiller. A l'Ouest, les canyons aux bords tranchants du récif géant nommé Tsingy est traversé par les lémuriens couronnés afin d'atteindre la forêt aux arbres fruitiers. Une fois à l'abri du soleil et de la faim, il devient néanmoins la proie potentiel du fossa, mangouste géante et unique grand prédateur de Madagascar.
L'aridité de cette région et, plus encore, du Sud de l'île est caractérisée par la présence du baobab et de l'uncarina. On y trouve les lémuriens sifakas, reconnaissables à ses longs membres postérieurs avec lesquels il se propulse, le gobe-mouches de paradis dont le nid est parfois détruit par le mongo pour le chasser de son territoire, le lémurien catta à la queue rayée contraint de s'abreuver dans les rivières de grottes souterraines (dans les eaux desquelles on trouve un poisson dépigmenté, sans yeux... et nageant sur le dos !) ou encore la mangouste Grandidier.
Dans cette brousse épineuse et désertique, une araignée occupée à hisser une coquille d'escargot pour s'en servir d'abri est filmée sans doute pour la première fois. Plus loin, une tortue étoilée mâle, espèce aujourd'hui menacée, tente une technique de blocage sur une femelle récalcitrante. Sur le sable du littoral, de multiples fragments d'œufs* demeurent le seul témoignage de  l'existence de l'oiseau-éléphant (aepyornis, volatile de la famille des ratites de 3 mètres de haut), disparu peu après l'arrivée de l'homme sur l'île.

Lost Worlds (des paradis perdus)
C'est sur les massifs de la zone montagneuse qui scinde l'île que vit, malgré la très forte amplitude des températures et le danger constitué par les buses, le catta. Une implantation néanmoins de plus en plus contrariée par l'extension des rizières. Plus bas, dans l'humide et dense forêt tropicale, nous assistons à la dissimulation sous terre de ses œufs par un caméléon prenant un soin méticuleux à effacer toute trace de l'enfouissement. Un eurycère de Prévost, qui nourrit sa nichée à l'aide de l'énorme bec busqué bleu clair brillant dont il est pourvu, cohabite avec le propithèque soyeux, l'un des trois lémuriens les plus rares de Madagascar, avec l'hapalémur dont l'espèce dorée n'hésite pas à consommer sans péril une dose plusieurs fois mortelle de cyanure contenu dans le bambou ou encore avec le caméléon brookesia.
A l'Est, un tenrec égaré peut retrouver ses congénères grâce au son produit par le frottement des piquants dorsaux. Une grenouille place ses œufs dans la poche gélatineuse d'une feuille ; protection insuffisante pour se prémunir des attaques de guêpe. Les insectes constituent, à leur tour, le menu quotidien d'un étrange prédateur, végétal celui-là, le nepenthes. Le gobe-mouches possède lui une technique singulière pour réduire les risques d'attaque de son nid. La pollinisation de l'arbre du voyageur (plante herbacée emblématique de Madagascar) est elle incidemment assurée par le gourmand aye-aye. Proie difficilement décelable en raison de son absolue immobilité et sa capacité de camouflage, le gecko se transforme a nuit venue en redoutable chasseur grâce à sa vision très développée. Pendant leur sieste, un groupe de maki vari roux charge l'un d'entre eux de surveiller les arbres fruitiers dont il s'est emparé. Une tâche difficile lorsqu'il s'agit de faire fuir une bande de lémuriens à front blanc

Land of Heat and Dust (terre de chaleur et de poussière)
Lors de la longue période de sécheresse (9 à 10 mois) connue chaque année à l'Ouest et au Sud de Madagascar, les gorges du Grand Canyon laissent pourtant apparaître de la végétation.

Attenborough and the Giant Egg (l'œuf géant de D. Attenborough)
Le rédacteur scientifique et chercheur naturaliste britannique retourne à Madagascar cinquante ans après sa première expédition. A cette époque, il avait reconstitué un œuf d'oiseau-éléphant à partir de grands fragments apportés par habitant du Sud de l'île. Un laboratoire a été chargé de le dater au carbone. La résolution de l'énigme de la disparition du grand ratite le conduit à constater les grandes modifications subies par l'écosystème malgache, en particulier les conséquences de la massive déforestation.
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*un exemplaire entier, de 33cm, estimé à 25 000€  a été mis aux enchères à Toulouse le 8 juin 2011.

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