dimanche 17 février 2013

A l'origine

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"... Parce que c'était possible."

La fiction a souvent du mal à rivaliser avec la réalité. Le quatrième long métrage de  le prouve si nécessaire une nouvelle fois. Difficile de définir ce qui constitue la véritable force d'A l'origine, de cette incroyable mutation d'un minable aigrefin en empathique entrepreneur de travaux public, suscitant l'espoir et fédérant les énergies, pris à son propre jeu ou de l'abstraite métaphore utopique qui sous-tend ce drame (en compétition à Cannes et nommé dans onze catégories des "César") à la fibre documentaire.
Autre motif d'étonnement : la récurrente complexité de notre époque à parvenir à distinguer l'escroc du héros* (le film tend, en l'occurrence, à considérer Paul alias "Philippe Miller", inspiré par le faux ingénieur-coordonnateur des travaux d'une partie sarthoise de l'A28 Philippe Berre, comme un homme d'exploit).
Dans ce personnage singulier et contradictoire, François Cluzet ne déçoit pas, même si l'on regrette un peu qu'il s'obstine (ou ait été dirigé) dans un registre étroit de quasi torpeur mêlé d'égarement aux côtés (pour la troisième fois) d'une effacée mais solide** Emmanuelle Devos en maire d'une petite commune rurale. Belle prestation de Vincent Rottiers (remarqué auparavant dans Le Passager d').
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*la séquence de l'arrivée en ville des engins de chantiers évoque, à l'évidence, l'entrée des troupes alliées libératrices au terme de la Seconde Guerre mondiale.
*et d'ailleurs "césarisée" pour ce second rôle.

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