mardi 3 janvier 2012

Vallanzasca, gli angeli del male (l'ange du mal - Vallanzasca)


"Mi sento... come l'angelo affascinato dal buio."

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La nostalgie à l'égard des grands criminels du passé, déjà évoquée il y a plus de deux ans, ne se dément pas. Après le duo Thomas Langmann-Jean-François Richet, eux-même précédés par quelques autres cinéastes, c'est au tour de la productrice Elide Melli, associée pour l'occasion à Michele Placido, d'être atteinte par cette "affection" commémorative. Le réalisateur originaire des Pouilles assume d'ailleurs son statut de récidiviste puisqu'il avait commis, cinq ans plus tôt, Romanzo criminale, adaptation du roman de Giancarlo De Cataldo (juge d'assises issu de la même région). Tiré de deux ouvrages autobiographiques(1), Vallanzasca, gli angeli del male fut présenté en première à la 67e Mostra avant d'être programmé hors compétition lors du 3e Festival du film policier de Beaune.
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Réfractaire à toute autorité depuis l'enfance, Renato Vallanzasca commet en bande de petits larcins en sortant de maison de correction. La mort violente de son frère aîné Ennio scelle son adhésion définitive à la délinquance. Au début des années 1970, il séduit la Calabraise Consuelo avant d'organiser son premier gros coup, le vol d'un fourgon chargé du transport de la recette des supermarchés Lombardi au cours duquel la police essuie des tirs d'armes automatiques. Incarcéré à la prison San Vittore (Milan) en novembre 1972, Vallanzasca s'enfuit trois ans plus tard de l'hôpital Bassi où il a été admis après avoir ingéré volontairement des clous. Il étoffe ensuite son équipe en faisant appel à Sergio, à son ami d'enfance Faust(in)o et à Beppe qu'il fait évader. Avec cet efficace trio venu renforcer Enzo et Rosario, Vallanzasca attaque plusieurs agences bancaires. Méprisé par Francis Turatello qu'il a tenté de rencontrer grâce à son amie Antonella, il dévalise alors le tripot du chef de gang.
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L'ambition de Michele Placido était de réaliser un polar psychologique. S'il insiste bien sur les diverses facettes de la personnalité de R. Vallanzasca ainsi que sur les relations instaurées avec ses principaux complices ou antagonistes, c'est pourtant l'action (i.e. le rappel des "hauts faits" dans une séquence non-chronologique) qui l'emporte dans le film. Le traitement désinvolte, voire parfois clipé, mis en œuvre pour Vallanzasca, gli angeli del male brouille un peu l'intelligibilité du récit, atténuant également au passage son réalisme et son authentique noirceur. La prestation du Romain Kim Rossi Stuart, entre extravagance et séduction, se montre en revanche convaincante. Que de chemin parcouru(2) par le titulaire d'un petit rôle de novice dans Der Name der Rose ! Et quel pouvoir d'attraction, au point de laisser dans l'ombre ses principaux partenaires, le Pérugin Filippo Timi en premier lieu mais aussi la Sicilo-turinoise (née au Venezuela) Valeria Solarino, la Sévillane Paz Vega(3) et le Munichois Moritz Bleibtreu, il est vrai desservis par un scénario sans doute trop focalisé.
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1. "l Fiore del male" de Carlo Bonini et Renato Vallanzasca et de la recueil de correspondances "Lettera a Renato" rassemblé par Vallanzasca et Antonella D'Agostino.
2. culminant avec le personnage d'un autre Renato, Benetti dans Anche libero va bene.
3. choisie pour être Patrizia dans Romanzo criminale mais indisponible lors de sa production.

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