samedi 21 janvier 2012

La Guerre est déclarée


"... Non, pas vraiment mais il faut retenir que ce qui est positif."

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Projeté en ouverture (hors compétition) de la cinquantième "Semaine de la critique" cannoise, La Guerre est déclarée a depuis suscité un enthousiasme presque général et remporté quelques prix. Le deuxième long métrage de Valérie Donzelli, actuellement présenté au 28e Sundance Festival (section "Spotlight"), a même été choisi pour représenter la France aux prochains Academy Awards. Pour ceux qui ne font pas partie des plus de huit cent mille spectateurs l'ayant vu en salles et voudraient le découvrir, tout cela est-il (scepticisme national oblige) de bonne augure ? Affirmatif en l'occurrence ! Ce drame autobiographique traité sur un mode enjoué est un bon, voire très bon film. Il y aura, bien sûr, toujours des grincheux pour oser prétendre qu'il ne s'agit pas de fiction ou relever sans fondement une carence de réalisation. Un conseil : laissez ces pisse-vinaigre à leur macération et ne ratez pas cette séance de rattrapage.
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Lorsqu'ils se découvrent au cours d'une fête, Juliette et Roméo succombent au coup de foudre. Ils passent, dès lors, le plus clair de leur temps libre ensemble. La naissance d'Adam scelle peu après l'union du jeune couple non marié. Les parents sont d'abord préoccupés par les pleurs quasi incessants du nourrisson, crainte apaisée grâce aux propos rassurants d'une pédiatre. D'autres éléments viennent ensuite à nouveau les inquiéter, parmi lesquels des vomissements spectaculaires et la persistante incapacité de l'enfant, âgé de dix-huit mois, à marcher. Au cours d'une consultation, la pédiatre remarque une asymétrie faciale et propose d'obtenir un rendez-vous auprès d'un spécialiste. Par l'entremise de son amie Louise dont le père est médecin à Marseille où elle doit se rendre pour des raisons professionnelles, Juliette est reçue le lendemain à l'hôpital de la Timone par la professeure Fitoussi. Celle-ci décide d'examiner Adam au scanner après anesthésie.
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"On y voit un terrible destin alors ?" Réplique précoce et pourtant décisive, La Guerre est déclarée* est en effet d'abord une belle histoire d'amour, de hasard et d'exigence (pour reprendre, en l'amendant un peu, la célèbre formule du biologiste Jacques Monod). L'incontestable discernement de Valérie Donzelli lui aurait sans doute permis de l'imaginer. La dramatique expérience vécue par la cinéaste et son compagnon l'ont obligé, pour la publier, à la raffiner, à la transcender (pas au point d'en faire une alternative au Lorenzo's Oil de George Miller !). Avec succès. Le film n'est certes pas exempt de quelques maladresses ou longueurs. Mais l'absolue sincérité, la constante énergie compensent largement ces modestes imperfections (parmi lesquelles la sporadique narration ou le choix de certains acteurs de soutien et titres musicaux). Les occasions de s'émouvoir (au sens noble du terme) avec intelligence sont suffisamment rares pour ne pas les laisser passer.
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*également évocation historique à 19'38.

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