jeudi 3 mars 2011

The Kids Are All Right (tout va bien !)


"It's hard enough to open your heart in this world. Don't make it harder."

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Présenté en première à Sundance puis à la 60e Berlinale(1), The Kids Are All Right(2) sort son auteur d'une certaine confidentialité cinématographique. Véritable succès critique et public(3), le quatrième long métrage de Lisa Cholodenko, qui utilise des éléments autobiographiques, est une comédie douce-amère dans laquelle la famille tient à nouveau un rôle prépondérant. Original, le scénario entamé dès 2004 et co-signé par Stuart Blumberg (Keeping the Faith, The Girl Next Door) commence par intriguer ; la solide et belle distribution contribue à séduire. Permettant à la cinéaste primée à Deauville en 1998 d'obtenir ses premières nominations aux "Golden Globes", BAFTA et Academy Awards.
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Mariées depuis plus de dix-huit ans, Nicole 'Nic' Allgood et Jules ont chacune donné naissance à un enfant, Joni et Laser, à partir du sperme d'un donneur unique. Même si elle finit par l'encourager, l'obstétricienne ne voit pas d'un très bon œil le désir de sa compagne de se lancer dans une activité de jardinier-paysagiste. Laser, âgé de quinze ans, réussit à convaincre sa sœur désormais majeure de tenter de prendre contact avec leur père génétique. Averti par l'institution collectrice, Paul Hatfield appelle donc bientôt Joni et l'invite avec son frère à déjeuner. Restaurateur, agriculteur biologique et amant occasionnel de sa jolie collaboratrice Tanya, Paul suscite finalement, après ce rendez-vous, davantage de sympathie auprès de la jeune femme que de son cadet. Laissée dans l'ignorance, Jules et Nic s'interrogent sur la nature de la relation entretenue par Laser avec son camarade Clay, ouvertement méprisé par la seconde. A leurs questions, il finit par avouer la rencontre avec Paul. Contrairement au souhait de ses mères, Joni exprime sa volonté de le revoir. 'Nic' y met une condition : faire auparavant sa connaissance.
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Cette immixtion involontaire d'un intrus très singulier dans une famille atypique constitue une situation inhabituelle dont The Kids Are All Right tire évidemment partie. Paradoxalement, Lisa Cholodenko fait du co-donneur de vie le sauveteur malgré lui d'un couple d'un genre nouveau victime, comme ceux plus traditionnels, du rapport de force et de rôle entre les conjoints, gagné par la lassitude et la négligence. Révélateur d'un amour qui ne s'exprimait plus qu'à travers une routine conservatrice. Tout cela est vu et dépeint avec assez finesse et de distance (même si l'on peut regretter quelques éléments propagandistes ou certaines longueurs) pour éviter le récit vaudevillesque d'un The Switch. Et si l'interprétation d'Annette Bening(4) mérite sans doute un "Golden Globe", celui-ci aurait pu tout aussi bien récompenser Mark Ruffalo ou Mia Wasikowska, jeune actrice australienne dont la carrière semble prometteuse.
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1. où elle succédait à Rabioso sol, rabioso cielo du Mexicain Julián Hernández au palmarès du "Teddy" (prix accordés aux films qui évoquent l'homosexualité au cinéma).
2. titre inspiré par la chanson "The Kids Are Alright" écrite par Pete Townshend, septième titre du premier album des Who "My Generation" (1965).
3. pour une production indépendante : 29,5M$ de recettes (dont 70% aux Etats-Unis) pour environ 4M$ de budget.
4. dans un rôle pour lequel Robin Wright a été un temps pressentie.



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