jeudi 17 mars 2011

He Walked by Night (il marchait la nuit)


"- It's positively amazing how you found out what he looked like.
- We're looking for an amazing criminal, Mrs. Johnson."

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Dans le droit fil de T-Men et Raw Deal, polars au style documentaire revendiqué, ce septième film du genre d'Alfred L. Werker(1) se propose de faire le panégyrique d'une brigade de la police criminelle en illustrant la recherche et la traque d'un assassin inspiré par Erwin 'Machine Gun' Walker(2). Seule production co-écrite par le prolifique Crane Wilbur (Crime Wave, The Phenix City Story) avec John C. Higgins, déjà à l'œuvre sur Railroaded! puis les deux autres réalisations d'Anthony Mann citées précédemment, He Walked By Night développe une intrigue urbaine comparable et pourtant assez distincte de celle du new-yorkais The Naked City, pénultième film US de Jules Dassin sorti quelques mois plus tôt. Il a obtenu le "prix spécial du meilleur film policier" au terme de la quatrième édition du Festival de Locarno.
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A une heure du matin, l'agent Robert Rowlins rentre chez lui. Sur la route, il remarque un individu interrompu par son arrivée dans sa tentative de forcer la serrure d'une boutique de radio-télévision. Le policier le rattrape, stoppe à sa hauteur, l'interroge brièvement puis lui demande ses papiers d'identité. L'homme sort alors un revolver, tire à trois reprises avant de monter à bord de son véhicule garé de l'autre côté de la rue. Pour empêcher sa fuite, Rowlins le percute avec le sien. Une alerte code 3 mobilise rapidement la plupart des patrouilles et des unités vers le secteur de Santa Monica Ouest où la scène s'est déroulée. Le capitaine Breen fait procéder à l'interpellation de tout suspect se trouvant dans le périmètre. Une description du criminel, quelques douilles, un petit flacon de nitroglycérine trouvé dans la boite à gants, des armes et un appareil ayant appartenu à l'U.S. Navy découverts dans le coffre, la trousse et les gants abandonnés par le cambrioleur servent d'indices initiaux à la difficile enquête entamée par les sergents Marty Brennan, un ami depuis le lycée de la victime, et Chuck Jones. Au petit jour, le médecin auquel le comateux Rowlins avait été confié doit annoncer le décès à son épouse.
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Sombre, parfois étrange, He Walked By Night étonne par son atypie assumée. Une impression partiellement altérée par une louange trop schématique formulée à l'égard du service d'ordre public. La détermination, l'approche rigoureuse, méthodique et collaborative des enquêteurs ou le rôle déterminant de la police scientifique(3) y sont soulignés avec une nuance à peine plus discernable que celle d'un film de promotion officiel. La réelle tension dramatique ménagée par le récit souffre également un peu de l'incorporation des séquences descriptives en voix off. Secondé anonymement par Anthony Mann(4), Alfred L. Werker peut compter sur la qualité des éclairages et de la photographie(5) de John Alton pour donner à ce polar un relief particulier. Ainsi que sur ses acteurs, évidemment Richard Basehart qu'il avait dirigé dans Repeat Performance et ici dans son troisième rôle au cinéma. Mais aussi Roy Roberts (second rôle, la même année, de Force of Evil), Scott Brady (futur Dancin' Kid de Johnny Guitar) et Whit Bissell (le meurtrier Raw Deal), ces deux derniers réunis peu après par Crane Wilbur dans Canon City ou encore le polyvalent Jack Webb.
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1. surtout réputé pour The Adventures of Sherlock Holmes, deuxième film de la série interprété par Basil Rathbone.
2. condamné en 1947 à une peine capitale non exécutée pour le meurtre d'un agent de la patrouille d'autoroute de Los Angeles.
3. première utilisation du facial composite ou composite sketch (portrait-robot).
4. comme Richard Fleischer pour Follow Me Quietly l'année suivante.
5. dont les premières créées dans les égouts et le système d'évacuation des eaux pluviales de LA.

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