lundi 24 novembre 2008

Die Abenteuer des Prinzen Achmed (les aventures du prince ahmed)


"... Devant celui qui détient la lampe merveilleuse d'Aladin."

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Dix-huit ans après Fantasmagorie du Français Emile Courtet dit Cohl, onze avant Snow White produit par Walt Disney, l'Allemande Lotte Reiniger signe avec son septième film, Die Abenteuer des Prinzen Achmed, l'un des tout premiers longs métrages d'animation de l'histoire du cinéma. Secondée par Walter Ruttmann, Berthold Bartosch et son époux Carl Koch, l'ancienne comédienne imagine une fable orientale et romantique et la met en scène en utilisant la technique du papier découpé, inspirée du vieil art chinois du jiezhi. Présentée en projection privée en mai 1926 au terme d'une production d'environ trois ans, cette œuvre connaissait grâce à Jean Renoir, deux mois plus tard, sa première publique à la Comédie des Champs-Elysées en présence de René Clair et de Louis Jouvet.
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Un mage africain, monté sur le cheval volant qu'il a suscité grâce ses pouvoirs, se présente à la fête anniversaire du calife. Ce dernier désire acquérir le fabuleux équidé mais, face au refus des croissantes sommes d'argent proposées au sorcier, il doit se résoudre à lui offrir l'un des trésors de son royaume. Le mage choisit Dinarzade, la propre fille du souverain. La jolie princesse s'oppose à ce sort inattendu et contraint, résistance soutenue par son frère Ahmed. L'éconduit invite alors ce dernier à chevaucher la fantastique monture en omettant de lui montrer la manière d'inverser son ascension. Lorsque le prince la découvre enfin, il est extrêmement loin de chez lui et atterrit sur l'archipel enchanté de Wak-Wak. Sur la seconde île découverte, il tombe sous le charme de Pari Banu, la reine des démons et l'enlève contre son gré. L'équipage arrivé dans l'empire de Chine, le prince parvient à convaincre Pari Banu, malgré la menace de représailles que fait peser sur eux les sujets démoniaques de celle-ci, de l'accompagner dans son pays. Pendant ce temps le mage, emprisonné par le calife, se libère de ses chaînes et part à la recherche de son cheval.
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C'est évidemment davantage le caractère historique* et le colossal travail collectif d'artisanat réalisé pour ce Die Abenteuer des Prinzen Achmed qui impressionnent aujourd'hui que le récit en cinq actes**, poétique mais un peu désuet qu'il développe. Les emprunts au recueil persan "Les Mille et une nuits" se croisent et se complètent toutefois dans une envolée narrative assez débridée, teintée à la fois de candeur et de lyrisme. La richesse graphique issue principalement de l'utilisation de silhouettes surprend également, une technique d'animation qui influencera ou que reprendront ensuite, moyennant parfois quelques évolutions, Paul Grimault, René Laloux ou encore Michel Ocelot notamment. Il faut enfin souligner la qualité de la partition composée par Wolfgang Zeller, plus tard collaborateur de Carl Theodor Dreyer, Georg Wilhelm Pabst et Jacques Feyder entre autres.
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*deuxième long métrage d'animation, le premier étant le film argentin, aujourd'hui perdu, El Apóstol de Quirino Cristiani.
**Acte I : Les pouvoirs du mage africain - Acte II : L'histoire du prince Ahmed - Acte III : Aventure en Chine - Acte IV : Aladin et la lampe merveilleuse - Acte V : La bataille des démons de Wak-Wak.




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