"... C'est un peu comme les sports extrêmes, en fait..."
Le premier long métrage de Julie Lipinski
s'inscrit dans la thématique très usitée depuis plusieurs années,
notamment par le cinéma anglo-saxon, du mariage. Sans manquer de
qualités, Le Plus beau jour de ma vie
reste une comédie romantique conventionnelle, sans réelle surprise et
qui ne rénove pas vraiment le genre. Mais était-ce l'ambition de Manuel Munz, le producteur de Chacun cherche son chat et de La Vérité si je mens ? De son côté, Laurent Tirard,
cosignataire du scénario, avait déjà exploré le filon, dans une veine
un peu différente il est vrai, en réalisant la même année Mensonges et trahisons. Et c'est Hélène de Fougerolles, la Muriel du premier film (un court métrage)
de l'ancien journaliste, qui tient ici le premier rôle. L'actrice est,
plus de dix ans après sa première apparition au cinéma dans un film de Jean-Pierre Mocky,
le premier atout et la réelle valeur ajoutée de cette production
franco-belge à la distribution par ailleurs riches en seconds rôles de
qualité.
A l'occasion d'un dîner chez eux, Paul et Andréa annoncent à leurs amis leur mariage prochain. Théo et Eléonore, ensemble depuis à peine trois mois, en profitent, comme un défi, pour reprendre l'idée à leur compte. Après leur départ, Lola reproche à Arthur
de ne pas vouloir s'engager après cinq ans de vie commune. Elle,
pharmacienne, rêve de voir son ami lui demander sa main. Lui,
journaliste et écrivain velléitaire issu d'un vieille et riche famille
des Ardennes belge, trouve cette idée dépassée et absurde. Lola
réussit toutefois à convaincre ce dernier moyennant cinq conditions.
Mais la réalité rattrape vite les deux tourtereaux, comme, par exemple,
le fait que la promise... soit déjà mariée.
La réplique du film : "on fait comme les autres, mais en pire" s'applique-t-elle au Plus beau jour de ma vie
? Assurément pas. Certes, il ne possède pas les qualités intrinsèques
qui font le succès des œuvres du genre, en particulier britanniques
telles Four Weddings and a Funeral, Notting Hill, Love Actually,
succombant notamment parfois à la tentation du cliché ou de la
caricature. Mais il parvient à rester à peu près sobre et plaisant sur
la presque totalité du métrage. Les reproches majeurs que l'on peut
adresser au film sont un certain déficit de sensibilité et de finesse,
étonnant de la part d'une réalisatrice, certaines longueurs et une
seconde partie visiblement moins inspirée et maîtrisée. L'idée
d'incorporer deux séquences d'animation, soulignant la part rêvée ou
idéalisée du récit, est plutôt bonne. La, sporadique, prise du
spectateur comme témoin apparaît en revanche davantage comme un truc n'apportant pas grand chose à la mise en scène et à la narration. Jonathan Zaccaï, auquel on peut à présent attribuer le label d'"acteur de premier film", ne force pas son talent. Marisa Berenson, en candidat politique féministe mais finalement très conservatrice, François Berléand, en prototype de père irresponsable et fuyant et Michel Duchaussoy en bourgeois belge traditionaliste offrent, de leur côté, une prestation de choix.
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