dimanche 3 janvier 2016

Retour de manivelle

******
"Tu auras quelques heures, pas plus, pour maquiller mon suicide en crime."

Adaptation (transposée par  sur la Côte d'Azur) du roman "There's Always a Price Tag" (1956) du Londonien James Hadley Chase, Retour de manivelle ne répond pas réellement aux attentes suscitées à la fois par le synopsis et la distinguée distribution. L'absence d'une véritable tension dramatique caractérise en effet cette astucieuse histoire dans laquelle intérêts et (dés)amour se combinent de façon plutôt périlleuse. L'incident initial (un individu retient un inconnu ivre sur le point d'être percuté par un véhicule avant de le raccompagner chez lui) demeure identique, mais un quelconque homme d'affaires nommé Eric Fréminger remplace ici le réalisateur hollywoodien Erle Dester de l'ouvrage. Le personnage de Robert Montillon se montre aussi largement moins retors que le Glyn Nash originel. Surtout formé à la comédie, l'ancien assistant de  semble, comme dans Le Salaire du péché (son deuxième film, cette production franco-italienne* étant le quatrième), moins à son aise dans ce genre également exigeant.
Un scénario sans réelle aspérité, des dialogues de Michel Audiard qui font moins mouche que qu'habitude, un décor principal (la superbe Villa Ile-de-Frances du Cap Ferrat) un peu intimidant ou "réfrigérant",  constitue le principal atout d'un film légèrement convenu. Elle y retrouvait ** (de la déjà longue carrière de l'élève de Louis Jouveton retenait jusque-là ses participations aux réalisations d'Ophüls et celle, récente et brève, chez Hitchcock). L'Allemand  (Bimba dans Le Salaire de la peur de ) (créditée pour la première fois) et  (à l'apparition tardive dans un énième emploi en inspecteur de police) tiennent les principaux seconds rôles.

N.B. : le roman de Chase a aussi inspiré Maharathi (2008), film indien tiré d'une pièce de Paresh Rawal et une série télévisée du même pays.
___
*conduite par Jean-Paul Guibert, promoteur récurrent de Jean Gabin.
**lequel avait auparavant croisé sa partenaire dans La Minute de vérité réalisé par  en 1952 et dans Napoléon (1955) de . Par ailleurs,  et  seront réunis une seconde fois par  dans le drame familial Soleil noir (1966).







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire