vendredi 19 juin 2015

The Equalizer (equalizer)

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"You asked me what I saw when I looked at you. What do you see when you look at me?"

Envisagé dès 20051, le projet de transposition au cinéma de The Equalizer (voir article) du duo Michael Sloan-Richard Lindheim (produit par Universal et diffusé sur CBS entre 1985 et 1989) aura donc mis presque dix ans avant d'aboutir. Richard Wenk (16 Blocks, co-signataire de The Mechanic et de The Expendables 2) conserve certes l'idée directrice de la série télévisée originale. Il en modifie toutefois assez sensiblement la trame narrative tout en permettant à  (également co-producteur du film) de s'approprier le personnage de Robert McCall tenu auparavant par l'Anglais . Aimable employé d'une grande surface de matériel de bricolage, cet homme paisible cache en effet volontairement ses multiples et particulièrement efficaces compétences d'ex-agent de la C.I.A. (un passé dévoilé tardivement par le script) derrière une existence solitaire bien réglée, une maniaquerie obsessionnelle, des insomnies chroniques et la lecture programmée de classiques de la littérature.
Le sort de Teri, jeune prostituée russe habituée nocturne d'un bar avec laquelle McCall a sympathisé, gravement brutalisée par son souteneur va le pousser à délaisser sa routine quotidienne pour la sauver. Jusqu'à en arriver à défier le chef moscovite d'un puissant gang mafieux après s'être occupé de ses sbires et autres affiliés. Polar d'action certes efficace, The Equalizer fait néanmoins de la violence un argument trop prononcé. L'engagement très investi du presque (au moment du tournage) sexagénaire  constitue une indéniable atout. Dirigé pour la deuxième2 fois par , l'acteur nommé à six reprises (deux fois récompensé) aux Academy Awards réussit à nous faire oublier les quelques défaillances du scénario et à infléchir une certaine rétivité initiale. Les choix démonstratifs et le partis pris formel (notamment la préparation visuelle des combats) du réalisateur sont, en revanche, au mieux contestables, au pire irritants. A l'exception du Néo-zélandais  (Celeborn dans deux des volets de la trilogie The Lord of the Rings, Jarda, l'adversaire à Munich de Jason dans The Bourne Supremacy) ou, dans une moindre mesure, de l'hypercative adolescente  (Kick-AssLet Me InHugoCarrie...), les seconds rôles manquent d'envergure et de relief, à l'image des participations de  et de  (qui avait débuté à la télévision dans "The Defector" - épisode 1, saison 3 - de la série originelle). Une suite (première sequel dans la carrière de ), prévue en septembre 2017, a été annoncée sept mois avant la sortie du film, possible amorce d'une franchise sans doute encouragée par le succès commercial obtenu3Robert McCall ne devient, il est vrai, publiquement 'The Equalizer'qu'à la toute fin du métrage en acceptant une demande d'aide formulée en réponse à son offre de service sur Internet.
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1. par les frères Weinstein, les romanciers Michael Connelly et Terrill Lee Lankford sont alors chargés de rédiger un premier traitement, la réalisation devant être assurée par l'Ecossais Paul McGuigan. Russell Crowe marque en juin 2010 son intérêt à tenir le rôle de Robert McCall sous la direction du Canadien Paul Haggis puis du Danois Nicolas Winding Refn. En décembre 2011, Denzel Washington est finalement associé au projet soutenu par Village Roadshow, Sony et sa filiale Columbia.
2. treize ans après Training Day (2001) et avant The Magnificent Seven, actuellement en cours de tournage sous les bannières MGM-Sony dont la sortie est également prévue en 2017. Premier vrai western pour  (Glory était un drame historique se déroulant pendant la Guerre de Sécession) dans lequel il retrouve Ethan Hawke.
3. plus de 101M$ de recettes US - plus gros score (hors inflation) au box-office de  - auxquels s'ajoutent les près de 91M$ à l'international pour un budget d'environ 55M$.
4. déploiement de son altruisme rédempteur, stimulé par les propos ("... But not the part she loved the most. Go be him") de son ex-collègue Susan Plummer.

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