jeudi 6 mars 2014

The Saphead (ce crétin de malec)

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"All they do here is knock off hats, but I enjoy it. It occupies the mind."

L'année 1920 marque un tournant décisif dans la carrière de . Sous la houlette de son mentor (et futur beau-frère) Joseph M. Schenck, il vient en effet de reprendre la participation détenue jusque-là par  (récent bénéficiaire d'un très lucratif contrat offert par la Famous Players-Lasky Corp) dans le capital de la société de production Comique Film Corp. (remplacée en 1922 par la Buster Keaton Comedies). Le fils de comédiens de vaudeville commence également, avec One Week, à participer à l'écriture des scénarii et à la réalisation de ses films. C'est donc dans ce contexte propice qu'il est amené à tenir, sur recommandation de Douglas Fairbanks, l'un des deux personnages principaux de cette libre adaptation théâtrale1. Unique film produit sous son nom par Marcus Loew2The Saphead3 (trad. : la cruche) assemble de manière insolite, voire confuse l'insatisfaisante relation entretenue par le riche et respecté homme d'affaires Nicholas 'Nick' Van Alstyne avec son désœuvré de fils Bertie, la dilection de celui-ci pour Agnes Gates dont Nicholas est le tuteur et les abus de confiance commis par Mark Turner, le gendre incompétent de ce dernier. Outre les ironiques et savoureuses séquences à la bourse des valeurs, cette comédie réalisée par 4 mérite évidemment notre estime en raison de la prestation du formidable  en naïf et chanceux à la fois héritier (présumé indigne) de son honorable père. Son immense talent, affranchi de l'encombrante emprise exercée par , peut désormais s'exprimer à plein aux côtés de l'expérimenté  (titulaire du rôle-titre dans David Harum d') et de la jeune 5.
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1. celle de la comédie en quatre actes "The Henrietta" de Bronson Howard montée à partir de septembre 1887 au Union Square de Broadway puis renouvelée fin 1913 par Victor Mapes et Winchell Smith sous le titre "The New Henrietta" avec  (qui reprend ici son personnage) et Douglas Fairbanks (acteur principal en 1915 de la comédie westernienne The Lamb déjà tirée des mêmes pièces).
2. le puissant propriétaire de salles de cinéma à New York venait d'acquérir la Metro Pictures Corporation avant de la fusionner, en 1925, dans ce qui deviendra la Metro-Goldwyn-Mayer. Il était ici associé au dramaturge et auteur de chansons John Golden.
3. les amateurs du cinéma de  savent sans doute que les personnages qu'il interprète, souvent anonymes (ce qui n'est pas le cas ici), sont généralement rebaptisés, de façon absurde, pour les titres français jusqu'en 1923 en 'Malec' ou 'Frigo'.
4. cinéaste d'origine franco-anglaise, époux d'Alice Guy, la première réalisatrice du cinéma.
5. dans sa sixième et pénultième apparition à l'écran avant une reconversion... en agent immobilier !



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