dimanche 16 mars 2014

Elysium

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"... And I... I figured out why the hippo did it."

Le premier visionnage d'Elysium ne m'avait, avouons-le, pas vraiment emballé. Ecrit cette fois en solo, le scénario du deuxième long métrage de  m'avait semblé d'abord moins original que District 9, co-signé par . D'autant que le cinéaste sud-africain retourne dans le futur, prenant à nouveau pour décor une grande métropole dans une société dichotomique1 et policière. L'ancrage du récit dans l'enfance du héros, dans un destin singulier et une promesse paraissait également convenu, trop artificiel même s'il se justifie, a posteriori, sur le plan narratif. Considéré comme pur film d'action-anticipation, Elysium possède quelques atouts non négligeables : des moyens importants adroitement employés, une réalisation et une photographie (celle de Trent Opaloch avec lequel  collabore depuis 2006) plutôt efficaces. Mais aussi un casting choisi, 2 et 3 en têtes d'affiche soutenus par le Sud-africain 4le Mexicain  ainsi que les Brésiliens  et . Le film ne parvient cependant pas à développer une métaphore de notre civilisation5 et de sa révolution suffisamment solide, percutante pour prétendre à un statut supérieur.
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1. la Terre, en 2154, est devenue un vaste shanty town contrôlé à distance par un gouvernement abrité dans une luxueuse station orbitale réservée aux seuls citoyens aisés.
2. l'acteur n'était pas le premier choix du réalisateur, précédé par les rappers Watkin Tudor Jones Jr. puis Eminem.
3. absente des écrans depuis presque deux ans, son personnage y décède pour la première fois de sa carrière. Elle et  ne font que se croiser très fugitivement.
4. à l'accent et au vocabulaire "à couper au couteau (ou au shinken !)". Il tiendra le rôle-titre dans Chappie, le prochain film de .
5. dans laquelle les inégalités entre nantis et "justiciables", la distance liée aux privilèges d'une part et aux préjudices de l'autre s'accentuent radicalement.

N.B. : l'audience du film co-financé par l'ancien agent d'acteurs et producteur indépendant Bill Block et le Londonien Simon Kinberg (co-scénariste de Sherlock Holmes, co-producteur de X-Men: First Class) a été décevante aux Etats-Unis (93M$), plus encourageante à l'international (193M$ pour un budget d'environ 115M$).

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