mardi 20 septembre 2011

Johnny Eager (johnny roi des gangsters)


"... Because it's unselfish."

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Deuxième polar écrit par James Edward Grant(1) après Great Guy, Johnny Eager inaugure une décennie qui verra le genre évoluer de manière très significative. Assez différent des productions, en particulier celles plus "viriles", brutales de la Warner, qui l'ont fondé et influencé à partir de 1927 (parmi lesquelles The Public Enemy de William A. Wellman ou Little Caesar et I Am a Fugitive from a Chain Gang, précédentes réalisations de Mervyn LeRoy), il n'en demeure pas moins très solide et attrayant. Pas seulement en raison de son couple vedette, unique véritable rencontre à l'écran entre Lana Turner et un Robert Taylor(2) capable de tenir la même année le rôle-titre de Billy the Kid et de prétendre conquérir la brune Joan Crawford dans la comédie romantique When Ladies Meet.
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Lors de sa visite mensuelle chez Mr Verne, John Eager croise deux étudiantes en sociologie. Libéré conditionnel et en apparence repenti, le séduisant mais modeste chauffeur de taxi a en réalité repris secrètement ses activités illicites gérées par ses collaborateurs A. Frazier Marco et Lew Rankin. Johnny Eager espère bientôt inaugurer le cynodrome dans lequel il a investi un demi-million de dollars dont l'ouverture est empêché par l'ancien procureur John Benson Farrell qui avait contribué à sa condamnation. Grâce à la complicité de l'assistante de Verne, Mrs Mines , Eager est averti de la visite inopinée à son domicile officiel du contrôleur judiciaire accompagné des deux étudiantes Judy Sanford et Lisbeth Bard. Celle-ci affiche un intérêt pour l'ancien réclusionnaire qui n'échappe pas à Matilda Fowler, la fausse nièce d'Eager chez la mère de laquelle il prétend résider. Au cours de la nuit, Eager et son vieux complice Jeff Hartnett se rendent dans l'établissement de l'affilié Tony Luce pour lui réclamer sa redevance hebdomadaire déjà remise selon ce dernier à Rankin. Eager retrouve incidemment Lisbeth, appelée à régler la note d'un ami, dans le bureau de Luce. Ils deviennent presque aussitôt amants. Lorsqu'il ramène tardivement la jeune femme chez elle, ils sont accueillis par le fiancé Jimmy Courtney et le (beau-)père de Lisbeth, J.B. Farrell en personne.
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Soignées jusqu'aux détails, le script et la production de Johnny Eager trahissent (positivement) la sophistication caractéristique de la MGM. Les subtilités de l'intrigue emportent d'ailleurs davantage l'adhésion que les impératifs de réalisme et de tension dramatique. De son côté, Robert Taylor, tête d'affiche d'un casting résolument jeune, parvient (trop ?) aisément à créer de la sympathie pour son personnage pourtant foncièrement égotique et manipulateur. Sans la surprenante composition de Van Heflin en Jeff Hartnett cultivé et éthylique, vecteur principal de la rédemption du si dissemblable Johnny Eager, distinguée lors des 15e Academy Awards et, dans une moindre mesure l'interprétation d'Edward Arnold (comédien apprécié par Frank Capra) et l'apparition de Glenda Farrell (actrice principale de Little Caesar et de I Am a Fugitive...), le film de Mervyn LeRoy manquerait sans doute un peu d'aspérités.
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1. ex-journaliste de Chicago proche de John Wayne, co-scénariste notamment de Sands of Iwo Jima et Hondo.
2. avec lequel Mervyn LeRoy avait déjà travaillé à quatre reprises, notamment pour Waterloo Bridge, et qu'il dirigera une dernière fois dans Quo Vadis.

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