mercredi 17 août 2011

Holy Rollers (jewish connection)


"It's not about the money. Never. They want a shepherd, to protect them from the wolves."

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Le New-yorkais Kevin Asch possède au moins deux points communs avec son aîné californien Joshua Marston. Leur premier long métrage, sélectionnés l'un et l'autre au Sundance Film Festival et primés au Festival du cinéma américain de Deauville(1), traite d'un sujet connexe inspiré de faits réels et influencé par la religion. Ces convergences concrètes évoquées, l'altérité entre Holy Rollers et Maria Full of Grace, leurs dissemblables ambitions cinématographiques l'emportent néanmoins. Naturellement intrigué par l'histoire adaptée par Antonio Macia, Asch se contente de la relater, fondant l'intérêt suscité sur le paradoxe, la bizarrerie dont elle est pétrie. Ainsi que sur la notoriété acquise a posteriori par Jesse Eisenberg (grâce à son rôle principal dans The Social Network).
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Brooklyn, Hanouka 1998. Incité à étudier afin de devenir rabbin, Schmuel 'Sammy' Gold préfère travailler dans la modeste boutique de tissus de son père Mendel. Dépité par l'échec de la rencontre matrimoniale arrangée avec Vanna Lazar issue d'une famille également orthodoxe mais plus aisée, le jeune homme âgé de vingt ans finit par accepter la proposition de Yosef Zimmerman, le frère aîné de son ami et voisin Leon. D'abord virulemment opposé à la participation de celui-ci, Yosef s'envolent finalement avec eux pour Amsterdam d'où ils doivent ramener, via Bruxelles et Montréal, des sachets de "médicaments recherchés par des gens riches". A leur retour, l'un des complices de Yosef chargé de les récupérer à l'aéroport révèle la véritable nature des comprimés : de l'ecstasy, provoquant ainsi la fureur de Leon et une indignation plus modérée chez Schmuel. Après avoir été présenté à l'organisateur du trafic, Jackie Solomon attentionné à son égard, Sammy décide de récidiver, motivé par la forte rémunération du job, avec l'aide de passeurs recrutés par ses soins.
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"Where are you?" (Genèse 3-9). La question, fondamentale, est rappelée à deux reprises au cours du métrage. La signification théologique apportée par le script n'exclut évidemment pas le rôle joué dans ce "stupéfiant" drame familial par l'instrumentalisation, la dissimulation (au sens également de camouflage et/ou de travestissement) et l'ambivalence que ne parvient d'ailleurs pas à assumer longtemps le personnage central du film. Comme María Álvarez, Schmuel/Sammy se retrouve en désaccord avec lui-même et son milieu, subissant la tentation de vivre autrement sans pouvoir le définir ni à fortiori l'exprimer. Mais contrairement à celle qui anime la jeune Colombienne, la conviction du Hassid brooklynien pour s'échapper, voire peut-être se rebeller contre un environnement qui semble l'étouffer(2) reste infantile, à tout le moins velléitaire et culpabilisée. Holy Rollers ne parvient jamais vraiment à dépasser la simple évocation filmique d'un fait divers criminel.
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1. parmi les drames en compétition pour le "Grand prix du jury" étasunien, le film permit à Kevin Asch de succéder à Lynn Shelton au palmarès du "Prix de la révélation" normand.
2. comme l'ont dépeint les écrivains Chaïm Potok et Shalom Auslander par exemple.




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