Entre Coogan's Bluff
et The Beguiled
, Two Mules for Sister Sara
est le deuxième film tourné par Don Siegel
avec Clint Eastwood
. L'histoire d'amour imaginée par Budd Boetticher
devient, chez Siegel
, une pseudo farce (comme l'évoque, un tant soit peu, le titre original) dans laquelle il ne se passe pas grand chose. Et pourtant, le film possède un charme indéfinissable.







La trame est des plus simples : une fausse (rapidement perceptible)
religieuse et un vrai mercenaire vont s'associer pour aider la
résistance mexicaine contre la colonisation française. Pour autant, il
ne faut surtout pas chercher de rapport avec le Juarez
de Dieterle
ou le Dieu seul le sait
de John Huston
.
Entre temps, les deux personnages vont essuyer une attaque
"imprévisible" d'indiens qui donne lieu à l'une des deux scènes les plus
intéressantes : celle au cours de laquelle sœur Sara retire une flèche de la poitrine d'Hogan. L'autre scène, étrange celle là, est celle du générique de début du film dans laquelle on voit Hogan traverser un paysage désertique, hostile car peuplé de créatures aussi inquiétantes que dangereuses (crotale, puma, araignée...)
qui se manifesteront à nouveau dans la première moitié du film. Ce
bestiaire semble mettre en évidence que l'animal le plus redoutable de
tous est... l'homme. Lequel, en association, n'hésite pas à s'attaquer à
une religieuse pour attenter à sa vertu (laquelle, nous le saurons plus tard, était résolument petite !).




n 1970, il ne reste quasiment plus rien du glorieux western américain. Aussi, le film de Siegel
propose-t-il une approche plus "spaghettienne" du genre. La présence d'Eastwood
, celle de la musique loufoque (accords de guitares désaccordées et sorte de crécelle) de Morricone
et la violence crue de l'attaque de la garnison française a davantage à voir avec l'univers de Leone
qu'avec celui de Ford
. L'acteur principal est, bien qu'alcoolique, très sobre, presque attachant (un comble !).
Sa décontraction dans l'allumage de ses cigares n'a d'égal que celle
qui l'habite pour mettre à feu les bâtons de dynamite qu'il manipule
avec brio. Shirley MacLaine
est parfaite dans le rôle de sœur Sara,
autant capable d'une grande et pieuse innocence que de vice et
séduction. Mais cette femme, qui monnaie son corps, est capable de la
plus absolue abnégation pour la cause qu'elle a choisie, ce qui l'oppose
à la pure vénalité d'Hogan. Au final, ils se rendront compte, l'un et l'autre, qu'ils sont faits l'un pour l'autre (de mon point de vue, la scène finale est superflue ; j'aurais préféré que le film s'achève avec celle de la baignoire).






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