lundi 21 février 2011

Will Success Spoil Rock Hunter? (la blonde explosive)


"Never mention "vice". You say those confidence magazines always get on your back."

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Malgré les apparences suggérées par les titres français, Will Success Spoil Rock Hunter? n'est, à proprement parler, ni une suite ni même un dérivé de The Girl Can't Help It. Si le premier était anonymement inspiré d'un roman de Garson Kanin (co-scénariste d'Adam's Rib), le deuxième est officiellement quoique très librement adapté de la pièce de George Axelrod (The Seven Year Itch) montée au "Belasco Theatre" de Broadway en octobre 1955 déjà avec Jayne Mansfield(1). L'actrice de The Wayward Bus(2) n'est pourtant que le second choix de Frank Tashlin pour reprendre le rôle de Rita Marlowe d'abord proposé à Mamie Van Doren, autre icône blonde aux vigoureux arguments mammaires. Surtout connu par la télévision, Tony Randall succède à Tom Ewell pour lui donner la réplique dans cette comédie enlevée et plaisante où la publicité, le petit écran, Hollywood et les signes de réussite professionnelle, entre autres, en prennent chacun pour leur compte.
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Simple rédacteur de publicités pour la télévision au sein de l'agence La Salle Jr., Raskin, Pooley & Crocket, Rockwell 'Rocky' P. Hunter espère obtenir une promotion afin de pouvoir enfin épouser Jenny Wells, sa secrétaire. Son patron direct et vice-président Henry Rufus lui annonce au contraire le probable retrait du budget de "Stay-put Lipstick", leur plus gros client. De son côté, plaquée par l'acteur Bobo Branigansky, Rita Marlowe quitte Hollywood pour New York. Présidente de son fan-club de quartier, April Hunter, hébergée par son oncle, est allée accueillir la starlette à l'aéroport et y obtenir un autographe. Rockwell a soudain l'idée d'essayer d'obtenir le concours de Rita 'Lèvres de velours' Marlowe pour la promotion des produits "Stay-put Lipstick". Mais, sans accepter de voir son projet de campagne, Irving La Salle Jr. le licencie. En quittant le bureau de l'héritier du fondateur de l'agence, Rockwell bouscule un individu et laisse tomber ses croquis. Celui-ci, M. Ezzarus, le président de SPL emballé par le projet, est désormais prêt à poursuivre durablement sa collaboration avec l'agence. Grâce à sa nièce, Rockwell se présente chez Rita Marlowe. La jeune femme, au téléphone avec Branigansky, tente de rendre jaloux ce dernier en présentant le fortuit visiteur comme son nouvel amant.
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Entré en 2000 au National Film Registry(4), Will Success Spoil Rock Hunter? est une astucieuse, légère et assez drôle satire des mœurs (pas seulement consuméristes !) de l'époque. La réclame et les règles souvent absurdes du milieu des affaires y sont brocardées avec une évidente inclination. Originaux et rythmés, le script et la réalisation de Frank Tashlin n'oublient pas non plus de rendre un vibrant "hommage" au populaire média concurrent. Futur partenaire du couple Doris Day-Rock Hudson dans Pillow Talk et Lover Come Back, Tony Randall se montre parfaitement à l'aise dans ce personnage de faux séducteur gagné par le succès. Elue meilleur espoir féminin en début d'année(5), Jayne Mansfield réussit à nous faire apprécier la beauté superficielle (mais pas tout à fait écervelée) qu'elle est désormais habituée à incarner... avec relief et sonorités. La liaison avec une espèce de Tarzan de pacotille (rôle tenu par son futur époux Mickey Hargitay) constitue peut-être aussi un clin d'œil à l'un de ses premiers films, Female Jungle. Les multiples références qui jalonnent Will Success Spoil Rock Hunter?, les acteurs de soutien parmi lesquels Joan Blondell, John Williams et Henry Jones (Mousie dans The Girl Can't Help It) ou les quelques savoureuses et inattendues apparitions finissent de rendre cette comédie vraiment attachante.
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1. dont les partenaires principaux étaient Orson Bean et Walter Matthau.
2. cité de manière explicite dans le film.
3. un nom issu d'une combinaison de ceux de Rita Hayworth, Jean Harlow et Marilyn Monroe.
4. nommé en 1958 dans la catégorie meilleure comédie aux "Golden Globes" puis aux Writers Guild of America Awards.
5. titre partagé avec Carroll Baker et Natalie Wood.

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