mardi 24 mars 2009

Love in the Afternoon (ariane)


"- Alors, j'ai fait la seule chose à faire.
- C'est bien mon avis."

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Seconde adaptation* du roman "Ariane, jeune fille russe" écrit en 1920 par le journaliste-chroniqueur (de la révolution russe) et écrivain Claude Anet (également auteur de Mayerling), Love in the Afternoon constitue la toute première des douze fructueuses collaborations entre Billy Wilder et I.A.L. Diamond, co-scénarise notamment, cinq ans auparavant, du Monkey Business d'Howard Hawks. Le charme évident de cette bien jolie comédie dramatico-romantique doit d'ailleurs beaucoup à ce savoureux et réjouissant équilibre narratif trouvé par le duo, justement récompensé par les Writers Guild of America 1958. Mais aussi à l'inédit et unique rencontre dans une fiction de Gary Cooper et de sa jeune partenaire Audrey Hepburn.
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A Paris, capitale mondiale de l'amour sous toutes ses formes, le détective privé Claude Chavasse tire l'essentiel de ses recettes grâce aux enquêtes adultérines. En ce lundi 11 juin, à 6h15, perché au sommet de la colonne Vendôme, il surveille et tente de photographier la relation illicite entretenue dans sa suite du Ritz par le riche homme d'affaires américain Franck Flannagan avec Joséphine, l'épouse d'un client parti assister à une conférence à Londres. Celui-ci, de retour anticipé pour rendre visite à Chavasse dans le petit appartement-bureau qu'il partage avec sa fille Ariane, violoncelliste élève au Conservatoire, ne peut que constater la réalité de son malheur. Il décide alors de surprendre les amants à l'hôtel et d'abattre Flannagan. Séduite par la photo de ce dernier prise par son père, Ariane décide de braver tous les obstacles pour l'avertir du danger qui le menace et l'aider à dissimuler son forfait. Pour remercier cette parfaite inconnue, Flannagan lui donne rendez-vous pour le lendemain. Après avoir sérieusement hésité, la jeune femme se décide finalement à répondre à l'invitation de cet illustre séducteur.
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Difficile de ne pas penser à Sabrina, précédente adaptation de Billy Wilder avec Audrey Hepburn. Même s'il diffère sensiblement par sa tonalité, sa sophistication et certains de ses ressorts dramatiques, Love in the Afternoon relate également, sur un mode mineur et nostalgique, la réputée impossible histoire d'amour d'une douce ingénue pour un homme plus âgé et a priori indifférent. Puis sa capture... à son propre jeu. Le réalisateur et I.A.L. Diamond prennent un malin plaisir à recourir au comique de répétition et à multiplier les situations cocasses. Tourné à Paris entre août et décembre 1956, le film n'évite certes pas quelques poncifs et, inhabituelles chez Wilder, longueurs. Nommée aux Golden Globes, la lumineuse Audrey Hepburn sait apporter à son personnage ce très personnel mélange de juvénilité et de gravité qui rendent ses rôles attachants et mémorables. Refusé par Cary Grant, celui interprété avec sobriété par Gary Cooper, près de vingt ans après celui de Michael Brandon dans le Bluebeard's Eighth Wife de Lubitsch, apparaît à la hauteur de l'enjeu scénaristique, ne compromettant finalement pas son réalisme en raison de l'importante différence d'âge entre les deux acteurs. Love in the Afternoon restera enfin, avec Fanny et Gigi tous deux aux côtés de Leslie Caron, comme l'une des plus saillantes prestations de Maurice Chevalier, lui aussi nommé aux Golden Globes, au cours de sa seconde période US.
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*après celle, en trois versions, produite par Paul Czinner avec Gaby Morlay ou Elisabeth Bergner dans le rôle-titre.



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