mardi 1 juillet 2003

Bringing Up Baby (l'impossible monsieur bébé)


"Ce n'est pas que je ne vous aime pas, Susan ; car après tout, pendant les périodes de calme, je suis étrangement attiré par vous, mais il n'y a eu aucune période de calme."

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Considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs films de Howard Hawks, Bringing Up Baby est à la fois une comédie étourdissante et une bien jolie histoire d'amour. J'ai lu quelque part qu'il traduisait à merveille la raison pour laquelle on dit "tomber amoureux" et cela est parfaitement vrai. L'histoire proposée par Hagar Wilde (qui récidivera pour I Was a Male War Bride du même Hawks toujours avec Cary Grant) mêle absurde, comique de situation et percussion des dialogues. Bien que l'on ait dit que le réalisateur avait choisi pour modèle du personnage de David Huxley le comique muet Harold Lloyd, il y a incontestablement du Marx Brothers dans ce film. Enlevé, réellement drôle, bien interprété, on a du mal à comprendre les raisons de son échec à sa sortie qui poussèrent les studios R.K.O. à interrompre leur nouvelle production avec Howard Hawks et contraignirent Katharine Hepburn à racheter son contrat.
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On est irrésistiblement entraîné dans ce maelström occasionné par la rencontre de ces deux personnages si différents, le timide et maladroit paléontologiste David Huxley avec la résolue, désoeuvrée, capricieuse, effrontée mais élégante Susan Vance. Sans oublier, bien entendu, Baby, le léopard du Brésil (une des nombreuses fantaisies délibérées du film : tout le monde sait qu'il n'y a pas de léopard dans ce pays !) que l'on amadoue en lui chantant "I Can't Give You Anything but Love, Baby" (mais qui s'adresse tout autant aux infantiles David et Susan) et son ami canidé George. Les personnages secondaires, souvent "influents" (shérif, psychiatre, tante fortunée...) sont, malgré les apparences, encore plus insensés que ces deux là.
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On se délecte des faux pas, parfois involontaires, qui jalonnent le film, les irrésistibles rires de Katharine Hepburn ou les maladresses dignes de Cary Grant, même si l'on peut trouver ses mimiques silencieuses un peu superflues. Episode délicieux également au cours duquel l'actrice, se faisant passer pour un gangster, affuble son complice David du sobriquet "Jerry the Nipper" que porte le personnage de Jerry Warriner interprété par Cary Grant dans le tout récent The Awful Truth de Leo McCarey. Et Cary Grant de répondre : "Ne la croyez pas, Shérif, elle a vu cela au cinéma !"
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Katharine Hepburn est remarquable dans son seul film tourné avec le réalisateur. Authentique colonne vertébrale de cette comédie, elle apporte une vivacité et une fraîcheur qui font tout le charme de Bringing Up Baby. Cary Grant, dans le premier de ses cinq films avec Hawks, plutôt bon, semble néanmoins légèrement en demie-teinte aux côtés de cette redoutable partenaire avec laquelle il a déjà joué et qu'il retrouvera à nouveau deux fois dans des comédies de Cukor.
une dernière chose encore : montrez Bringing Up Baby à vos enfants ; même s'ils ne comprennent pas tout, ils vont adorer.

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