lundi 4 juillet 2011

The Man Who Loved Cat Dancing (le fantôme de cat dancing)


"The White men never learn, leave out best part of story."

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Produit par Martin Poll (The Lion in Winter) dans l'immédiate foulée de la sortie du premier des trois romans de Marilyn Durham, The Man Who Loved Cat Dancing est un western atypique, à mi-chemin entre le Bandolero! d'Andrew V. McLaglen et le plus récent Nothing Too Good for a Cowboy de la Canadienne Kari Skogland. Le scénario adapté par Eleanor Perry(1) et plusieurs fois retouché échoit finalement à Richard C. Sarafian suite au retrait de Brian G. Hutton(2) puis au refus du jeune (et encore très télévisuel) Steven Spielberg. A peine remis de l'éprouvant Délivrance, Burt Reynolds poursuit ici le façonnage de son image de viril séducteur, de doux dur (ou l'inverse) aux côtés de la comédienne britannique Sarah Miles, castée tardivement, bien loin des intrigues antonioniennes ou drames boltiens.
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Au moment où un jeune homme place des charges de dynamite sous les rails du chemin de fer, ses trois complices, le dernier monté à Wamsutter, se font ouvrir sous la menace de leurs armes le coffre du train et emportent les cent mille dollars qu'il contenait. Peu avant l'explosion, une élégante cavalière s'enquiert auprès du premier, occupé à couper les câbles du télégraphe, de l'endroit où doit s'arrêter le train. Au moment de sauter du compartiment à bagages, un employé qui tentait de s'emparer d'une carabine est tué par le plus âgé des bandits qui réussissent à s'enfuir. Obstinée à ne pas leur laisser sa monture, la femme est contrainte de suivre William 'Billy' Bowen qui la convoite très explicitement. Jay Wesley Grobart s'interpose mais refuse de libérer Mrs. Catherine Willard Crocker qui se déclare en fuite elle aussi. A Point of Rock, le retard de plus d'une demi-heure pris par le train et la coupure des communications inquiètent Harvey Lapchance.
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Sur le lieu du hold-up, une ombrelle et un haut-de-forme sont retrouvés et identifiés par Crocker, venu de la compagnie des mines de Diamond Mesa accompagné par quatre de ses employés, comme appartenant à son épouse qu'il recherche depuis le matin. Celui-ci accepte de se joindre à la patrouille formée par Lapchance pour poursuivre les malfaiteurs. Après un premier bivouac au cours duquel Catherine, en tentant de s'échapper, échappe grâce à Grobart à une tentative de viol de la part de Bowen et Dawes, le groupe parvient chez Dub. Là, Susie, épouse de l'ancien sergent de l'ex-capitaine Grobart, apprend à Catherine que ce dernier a été emprisonné pour avoir tué sa compagne squaw ainsi que son présumé amant.
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Erratique (probable stigmate d'un scénario remanié par divers intervenants) dans sa tonalité comme dans son rythme, The Man Who Loved Cat Dancing n'en reste pas moins un western romantique attachant sans raison saillante ou évidente. Le récit de Marilyn Durham vient d'ailleurs à contre-courant de la tendance dite "crépusculaire" adoptée par les cinéastes du genre depuis la fin des 60's dont The Wild Bunch puis High Plains Drifter (sorti l'année précédente) sont deux archétypes. Certes complexe, tourmenté et non conventionnel, Jay Wesley Grobart peut en effet revendiquer l'étiquette de "héros positif" ; quant à Catherine Willard Crocker, elle semble vouloir offrir une image de la femme à l'opposé de celle offerte par ses congénères de Hang 'Em High. Sans nuances véritables (Richard C. Sarafian ne possède pas la palette chromatique d'un Anthony Mann dans Man of the West par exemple) mais solidement réalisé, doté d'une superbe photographie assurée par Harry Stradling Jr. (Little Big Man) dans les décors naturels de l'Utah, très convenablement interprété par de pourtant très dissemblables acteurs principaux (Lee J. Cobb, George Hamilton et même Jack Warden manquent néanmoins un peu d'épaisseur narrative et de profondeur psychologique), The Man Who Loved Cat Dancing ne devrait pas laisser indifférents les amateurs du genre.
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1. ex-Mrs. Frank Perry (David and Lisa, The Swimmer), récente présidente du jury de la 22e Berlinale.
2. acteur de plusieurs westerns (télévision et cinéma confondus) devenu réalisateur (Where Eagles Dare) et pour lequel le film aurait été une première expérience à ce titre dans le genre. Au milieu des années 1980, B.G. Hutton opéra une reconversion dans la... plomberie !

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