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"It was a good plan you know... Except for the human element...1"
Fin d'époque pour les Ealing Studios, rachetés par la B.B.C.2 l'année où sort cette mémorable comédie criminelle. Alec Guinness et Alexander Mackendrick traverseront (à nouveau pour le réalisateur) quant à eux, juste après, l'Atlantique pour y tourner leur premier film hollywoodien3. Ecrit par William Rose4, The Ladykillers surprend d'emblée par l'emploi du Technicolor5, par la composition caricaturée des membres du "quintet de têtes" mais aussi et peut-être surtout par le rôle décisif (subjectivement central) tenu par la gentille septuagénaire Katie Johnson. Vivant seule avec les trois perroquets laissés par son défunt époux, Mrs. Louisa Wilberforce entretient une relation privilégiée avec les agents de police du quartier, faisant même l'objet de la bienveillance personnelle du commissaire. A la recherche d'un locataire pour le premier étage de sa maison, elle reçoit avec joie le professeur Marcus qui souhaite y réunir pour répétition quatre amis avec lesquels il prétend former un orchestre de chambre. Le groupe finalise en réalité le vol des fonds (soixante mille livres sterling) transportés par un fourgon. Mrs. Wilberforce est requise pour aller récupérer, à son insu, le butin dissimulé dans une malle à la gare de King's Cross. La séquence des événements suivants ne correspondra pas tout à fait à celle prévue.
Le projet et la réalisation du casse servent pour l'essentiel de prétexte narratif à la confrontation, cocasse et a priori déséquilibrée, de l'aimable veuve avec la bande pas très maligne ni courageuse de pieds nickelés qui l'a, jusqu'à un certain point, dupée. La structure un peu sketchée de ce scénario vaudevillesque n'est pas inopportune, bien au contraire. Assez proche des ceux confiés au comédien Alastair Sim, le personnage du professeur Marcus est interprété par un Alec Guinness6 presque méconnaissable. Cecil Parker (Claude alias 'Major Courtney'), Herbert Lom7 (Louis alias 'Mr. Harvey'), Peter Sellers8 (Harry alias 'Mr. Robinson') et le costaud Danny Green ('One-Round' alias 'Mr. Lawson') forment avec lui la "fine" équipe de bandits. Malgré les qualités contrastées de ce bien typé cénacle, Katie Johnson9 fut désignée pour succéder à Yvonne Mitchell au palmarès du BAFTA Award de la meilleure actrice britannique. William Rose reçut le prix du meilleur scénario britannique (avant d'être nommé aux 29e Academy Awards).
N.B. :
- le film est classé treizième des cent meilleurs films britanniques par le British Film Institute (1999),
- il a fait l'objet d'une version transposée dans le Mississippi produite en 2004 par Tom Jacobson, réalisée par Joel et Ethan Coen avec Tom Hanks, Irma P. Hall et Marlon Wayans dans les rôles principaux.
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1. "... But no really good plan could account for Mrs Wilberforce."
2. The Long Arm (1956) sera le dernier film tourné sur le site londonien.
3. The Swan produit par la MGM, réalisé par Charles Vidor et dans lequel il aura Grace Kelly et Louis Jourdan pour principaux partenaires pour le premier, le remarquable Sweet Smell of Success produit par James Hill avec Burt Lancaster, Tony Curtis pour le second.
4. le scénariste affirmait volontiers avoir rêvé l'entièreté du récit (les contributions de Jimmy O'Connor, Alexander Mackendrick et Larry Stevens ne sont pas créditées). Nommé une première fois aux "Oscars" pour Genevieve (1955), Rose est également connu pour The 'Maggie' (1954) également réalisé par Mackendrick, It's a Mad, Mad, Mad, Mad World (1963), The Russians Are Coming the Russians Are Coming (1966) et Guess Who's Coming to Dinner (1967).
5. procédé maitrisé par l'expérimenté Otto Heller, pionnier tchèque de la cinématographie dès la fin des années 1910.
6. l'acteur précisa qu'il s'était en partie inspiré du critique de théâtre Kenneth Tynan pour composer son personnage.
7. le praguois de naissance avait notamment tenu un second rôle dans le polar Night and the City (1950) de Jules Dassin. Il retrouvera Peter Sellers à six reprises, dont cinq en Charles Dreyfus pour la série edwardsienne The Pink Panther (à partir de A Shot in the Dark en 1964).
8. dans l'un des premiers rôles significatifs de sa carrière débutée en 1951. Son aîné Richard Attenborough avait été initialement pressenti par le réalisateur.
9. la comédienne tient ici son pénultième personnage au cinéma. Les producteurs, la jugeant trop fragile, avait refusé le choix de Mackendrick. Sa remplaçante, moins âgée, décéda avant le début du tournage.
Le projet et la réalisation du casse servent pour l'essentiel de prétexte narratif à la confrontation, cocasse et a priori déséquilibrée, de l'aimable veuve avec la bande pas très maligne ni courageuse de pieds nickelés qui l'a, jusqu'à un certain point, dupée. La structure un peu sketchée de ce scénario vaudevillesque n'est pas inopportune, bien au contraire. Assez proche des ceux confiés au comédien Alastair Sim, le personnage du professeur Marcus est interprété par un Alec Guinness6 presque méconnaissable. Cecil Parker (Claude alias 'Major Courtney'), Herbert Lom7 (Louis alias 'Mr. Harvey'), Peter Sellers8 (Harry alias 'Mr. Robinson') et le costaud Danny Green ('One-Round' alias 'Mr. Lawson') forment avec lui la "fine" équipe de bandits. Malgré les qualités contrastées de ce bien typé cénacle, Katie Johnson9 fut désignée pour succéder à Yvonne Mitchell au palmarès du BAFTA Award de la meilleure actrice britannique. William Rose reçut le prix du meilleur scénario britannique (avant d'être nommé aux 29e Academy Awards).
N.B. :
- le film est classé treizième des cent meilleurs films britanniques par le British Film Institute (1999),
- il a fait l'objet d'une version transposée dans le Mississippi produite en 2004 par Tom Jacobson, réalisée par Joel et Ethan Coen avec Tom Hanks, Irma P. Hall et Marlon Wayans dans les rôles principaux.
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1. "... But no really good plan could account for Mrs Wilberforce."
2. The Long Arm (1956) sera le dernier film tourné sur le site londonien.
3. The Swan produit par la MGM, réalisé par Charles Vidor et dans lequel il aura Grace Kelly et Louis Jourdan pour principaux partenaires pour le premier, le remarquable Sweet Smell of Success produit par James Hill avec Burt Lancaster, Tony Curtis pour le second.
4. le scénariste affirmait volontiers avoir rêvé l'entièreté du récit (les contributions de Jimmy O'Connor, Alexander Mackendrick et Larry Stevens ne sont pas créditées). Nommé une première fois aux "Oscars" pour Genevieve (1955), Rose est également connu pour The 'Maggie' (1954) également réalisé par Mackendrick, It's a Mad, Mad, Mad, Mad World (1963), The Russians Are Coming the Russians Are Coming (1966) et Guess Who's Coming to Dinner (1967).
5. procédé maitrisé par l'expérimenté Otto Heller, pionnier tchèque de la cinématographie dès la fin des années 1910.
6. l'acteur précisa qu'il s'était en partie inspiré du critique de théâtre Kenneth Tynan pour composer son personnage.
7. le praguois de naissance avait notamment tenu un second rôle dans le polar Night and the City (1950) de Jules Dassin. Il retrouvera Peter Sellers à six reprises, dont cinq en Charles Dreyfus pour la série edwardsienne The Pink Panther (à partir de A Shot in the Dark en 1964).
8. dans l'un des premiers rôles significatifs de sa carrière débutée en 1951. Son aîné Richard Attenborough avait été initialement pressenti par le réalisateur.
9. la comédienne tient ici son pénultième personnage au cinéma. Les producteurs, la jugeant trop fragile, avait refusé le choix de Mackendrick. Sa remplaçante, moins âgée, décéda avant le début du tournage.
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