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"You say there's only bad to start with... and the good must come from the bad. Who's to determine what's good and what's bad? You?"
La conquête et l'exercice du pouvoir politique ont, au moins depuis les années 1930, régulièrement inspiré les scénarii hollywoodiens. De Mr. Smith Goes to Washington produit et réalisé en 1939 par Frank Capra à The Ides of March (2011) de George Clooney et la série House of Cards1, la thématique s'est enrichie au fil des décennies de contributions significatives le plus souvent louées par les cinéphiles. Adapté du roman éponyme de Robert Penn Warren, édité en 1946 et récompensé l'année suivante par le "Prix Pulitzer", All the King's Men constitue en quelque sorte l'antithèse du film de Capra. Inspiré par la dernière étape du parcours d'Huey Pierce Long dit 'The Kingfish', gouverneur démocrate de Louisiane de 1932 à 1935, ce drame, remarquable illustration du précepte de l'historien Lord Acton2, relate l'effarante mutation d'un fils de fermier aux convictions sincères en autocrate démagogue et corrupteur.
Le troisième des dix films réalisés par Robert Rossen, produit en association avec la Columbia, n'a réellement rien perdu de sa force narrative. All the King's Men frappe par sa grande pertinence (modernité !), par la subtile imbrication des enjeux collectifs et individuels. Par son énergie aussi, Rossen expérimentait en effet à cette occasion une direction privilégiant une relative spontanéité (le script était confié aux acteurs juste avant la prise puis repris, certaines répétitions ont été tournées et conservées au montage). Il faut également souligner le considérable travail de montage accompli par Al Clark (avec l'inestimable expertise de Robert Parrish). L'interprétation "caractérielle" de Broderick Crawford3 reste mémorable face à des partenaires (John Ireland, sa future deuxième épouse Joanne Dru, John Derek, Shepperd Strudwick, Anne Seymour...) aux personnages et aux jeux il est vrai bien moins tonitruant à l'exception de Mercedes McCambridge dans son premier rôle au cinéma. Candidat au "Lion d'or" de la 11e Mostra, récompensé par cinq "Golden Globes"4 et trois "Oscars"5 (à chaque fois sur sept nominations), All the King's Men a fait son entrée en 2001 au National Film Registry.
N.B. : l'ouvrage a fait l'objet de deux adaptations ultérieures :
- le téléfilm de Sidney Lumet en 1958 avec Neville Brand,
1. en passant, sans exhaustivité, par Advise & Consent (1962) d'Otto Preminger, The Best Man (1964) de Franklin J. Schaffner, The Candidate (1972) de Michael Ritchie ou encore la série The West Wing (1999).
2. "Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais."
3. John Wayne avait refusé avec une vive irritation de tenir le personnage de Willie Stark. Crawford obtint l'"Oscar" pour lequel Wayne était en lice avec son rôle dans Sands of Iwo Jima.
4. meilleurs drame, réalisateur, acteur principal, actrice de soutien et espoir féminine (Mercedes McCambridge).
5. meilleurs film, acteur principal et actrice de soutien (Mercedes McCambridge).
N.B. : l'ouvrage a fait l'objet de deux adaptations ultérieures :
- le téléfilm de Sidney Lumet en 1958 avec Neville Brand,
- la version (2006) de Steven Zaillian avec Sean Penn et Jude Law.
___1. en passant, sans exhaustivité, par Advise & Consent (1962) d'Otto Preminger, The Best Man (1964) de Franklin J. Schaffner, The Candidate (1972) de Michael Ritchie ou encore la série The West Wing (1999).
2. "Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais."
3. John Wayne avait refusé avec une vive irritation de tenir le personnage de Willie Stark. Crawford obtint l'"Oscar" pour lequel Wayne était en lice avec son rôle dans Sands of Iwo Jima.
4. meilleurs drame, réalisateur, acteur principal, actrice de soutien et espoir féminine (Mercedes McCambridge).
5. meilleurs film, acteur principal et actrice de soutien (Mercedes McCambridge).
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