La Chambre ardente

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Le drame criminel teinté de mystère n'a jamais été un genre de prédilection pour Julien Duvivier. Il s'y était essayé d'abord avec La Tête d'un homme (1933) adapté de l'un des volumes de la série "Maigret" du Belge Georges Simenon, puis avec L'Homme à l'imperméable (1957) tiré de "Tiger by the Tail" signé par le romancier britannique James Hadley Chase. Probablement sous l'influence de l'adage "jamais deux sans trois", le cinéaste décide, au début de l'ultime décennie de sa carrière, d'ajouter une dernière pierre à cet édifice de faible envergure. Inspiré du roman "The Burning Court" publié en 1937 par l'Etasunien John Dickson Carr*, La Chambre ardente relate une histoire confuse où s'emmêlent rivalité fraternelle, succession d'un riche et vieil oncle malade, empoisonnement, sorcellerie et malédiction ancestrales, flirtant au passage maladroitement avec l'épouvante "cryptée".

Le scénario, écrit par le producteur-réalisateur avec Charles Spaak, multiplie un peu vainement les pistes et personnages tout en vidant progressivement de leur substance certains d'entre eux pourtant a priori importants (Marie d'Aubray). La distribution de cette production franco-italo-germanique (co-pilotée par Yvon Guézel) déçoit également. Ni la Viennoise Nadja Tiller**, tête d'affiche quoique titulaire d'un personnage secondaire, ni Jean-Claude Brialy, ni même la comédienne Perrette Pradier ne parvient à se distinguer. Claude Rich, Edith Scob pénalisée par la faiblesse de son rôle, Walter Giller, Frédéric Duvallès, Antoine Balpêtré et Claude Piéplu tentent sans succès d'apporter un semblant de vigueur à ce film sans réel relief.
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*spécialiste, notamment avec "The Three Coffins" (1935), du roman à énigme en chambre close dont "Le Mystère de la chambre jaune" (1907) de Gaston Leroux reste l'une des œuvres marquantes. On lui doit aussi Dangerous Crossing (1953) adaptée de pièce radiographique "Cabin B-13" (1943) produit par la Fox.
**actrice récurrente de Rolf Thiele, partenaire de Jean Gabin dans le médiocre Le Désordre et la nuit (1958) de Gilles Grangier et de Vittorio Gassman dans l'adaptation dramatique Anima nera de Roberto Rossellini sorti en août 1962.