They Call it Sin

******

"If there's anything more curious than a woman... is two women!"

Drôle de titre pour un drame sentimental léger, produit par Hal B. Wallis¹, dans lequel personne ne pèche² vraiment. Spécialiste de comédies romantiques et musicales, Thornton Freeland n'a donc besoin d'aucun réel subterfuge pour porter à l'écran le roman d'Alberta Stedman Eagan adapté par Lillie Hayward (Lady Killer) et Howard J. Green (I Am a Fugitive from a Chain Gang). Preste et élégamment réalisé, They Call it Sin séduit d'abord par la simplicité sophistiquée de son intrigue, succession de chassés-croisés amoureux finalement très convenable. Mais aussi et surtout par le charme éclatant d'une Loretta Young en pleine ascension³, associée une seconde fois à George Brent⁴. David Manners (John Harker dans le récent Dracula), la pétulante Una Merkel et le distingué Louis Calhern complètent le judicieux casting.
___
1. le collaborateur de longue date de Jack L. Warner allait bientôt reprendre la direction du studio suite au départ de Darryl F. Zanuck.
2. à ce propos, Marlene Dietrich disait (avec son humour singulier) à propos de Loretta Young : "Every time she 'sins', she builds a church. That's why there are so many Catholic churches in Hollywood."
3. l'actrice (surnommée tour à tour "Attila the Nun" et "Saint Loretta") était sur le point de quitter la First National pour la Fox et devenir, au cours de la décennie suivante, l'une des plus grandes stars d'Hollywood.
4. le natif irlandais jouait, la même année, pour la première fois avec Bette Davis dont il deviendra le partenaire favori.