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"You have all the passion of an infuriated clam."
La fin de la période la plus faste de la carrière de Buster Keaton s'amorce l'année précédant la grande crise de 1929. Après une série d'estimables courts métrages, l'associé du natif russe Joseph M. Schenck a en effet produit, écrit et (co-)dirigé, entre 1923 et 1926, au moins six chefs-d'œuvre1 qui figurent assurément en bonne place au patrimoine cinématographique universel. Keaton passe ensuite, sans conviction, sous la houlette contractuelle de la M.G.M. Encore opérant dans Spite Marriage2, le contrôle artistique de ses films va assez vite lui échapper. Son influence sur les scripts, sur la réalisation se trouve sans cesse contrariée par la rigide mécanique de production du studio dirigé par Nicholas M. Schenck (le frère cadet de Joseph et successeur de Marcus Loew) et Louis B. Mayer qui se détestaient âprement. Plusieurs des films de cette époque ont néanmoins connu un certain succès. Mais Keaton, dont la conversion au parlant a été moins réussie que celle de Charles Chaplin, n'est plus tout à fait le même, usant désormais d'expédiants pour trouver un illusoire réconfort.
Sorti en 1931, Parlor, Bedroom and Bath est tiré de la pièce écrite par Charles William Bell et Mark Swan créée au Theatre Republic de Broadway en décembre 1917. Keaton y reprend le rôle tenu, onze ans plus tôt, par Eugene Pallette dans la première adaptation muette réalisée pour la Metro Pictures par Edward Dillon. Celui d'un quelconque, pâle "punaiseur" d'affiches de profession, qu'un rupin va tenter de faire passer pour un invétéré séducteur auprès de sa future belle-sœur, célibataire endurcie. L'intrigue très boulevardière (en particulier dans la dernière partie), agrémentée de situations burlesques vaguement connexes n'est, bien sûr, ni subtile, ni même franchement drôle. Elle est, en revanche, plutôt adroitement mise en scène par Edward Sedgwick3 dans un décor familier pour l'acteur principal.... sa propre demeure de Beverly Hills. L'intérêt de cette comédie conjugale est relevée par la présence d'une étonnante grande bringue, Charlotte Greenwood, chanteuse et danseuse au théâtre puis au cinéma.
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1. Three Ages, Our Hospitality, Sherlock Jr., The Navigator, Seven Chances et The General.
2. le studio s'opposera toutefois à ce qu'il soit son premier film parlant, statut imparti à Free and Easy, sorti l'année suivante.
3. le réalisateur-scénariste texan et Keaton, qui partageaient la passion du baseball, ont tourné en cinq ans huit films ensemble, le premier étant The Cameraman.
N.B. : deux versions étrangères ont été produites simultanément : une germanique, Casanova wider Willen réalisé par Edward Brophy, et une française, Buster se marie co-dirigé par Claude Autant-Lara et Edward Brophy ; toutes deux avec la Parisienne Françoise Rosay (voir affiche ci-dessous).
La fin de la période la plus faste de la carrière de Buster Keaton s'amorce l'année précédant la grande crise de 1929. Après une série d'estimables courts métrages, l'associé du natif russe Joseph M. Schenck a en effet produit, écrit et (co-)dirigé, entre 1923 et 1926, au moins six chefs-d'œuvre1 qui figurent assurément en bonne place au patrimoine cinématographique universel. Keaton passe ensuite, sans conviction, sous la houlette contractuelle de la M.G.M. Encore opérant dans Spite Marriage2, le contrôle artistique de ses films va assez vite lui échapper. Son influence sur les scripts, sur la réalisation se trouve sans cesse contrariée par la rigide mécanique de production du studio dirigé par Nicholas M. Schenck (le frère cadet de Joseph et successeur de Marcus Loew) et Louis B. Mayer qui se détestaient âprement. Plusieurs des films de cette époque ont néanmoins connu un certain succès. Mais Keaton, dont la conversion au parlant a été moins réussie que celle de Charles Chaplin, n'est plus tout à fait le même, usant désormais d'expédiants pour trouver un illusoire réconfort.
Sorti en 1931, Parlor, Bedroom and Bath est tiré de la pièce écrite par Charles William Bell et Mark Swan créée au Theatre Republic de Broadway en décembre 1917. Keaton y reprend le rôle tenu, onze ans plus tôt, par Eugene Pallette dans la première adaptation muette réalisée pour la Metro Pictures par Edward Dillon. Celui d'un quelconque, pâle "punaiseur" d'affiches de profession, qu'un rupin va tenter de faire passer pour un invétéré séducteur auprès de sa future belle-sœur, célibataire endurcie. L'intrigue très boulevardière (en particulier dans la dernière partie), agrémentée de situations burlesques vaguement connexes n'est, bien sûr, ni subtile, ni même franchement drôle. Elle est, en revanche, plutôt adroitement mise en scène par Edward Sedgwick3 dans un décor familier pour l'acteur principal.... sa propre demeure de Beverly Hills. L'intérêt de cette comédie conjugale est relevée par la présence d'une étonnante grande bringue, Charlotte Greenwood, chanteuse et danseuse au théâtre puis au cinéma.
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1. Three Ages, Our Hospitality, Sherlock Jr., The Navigator, Seven Chances et The General.
2. le studio s'opposera toutefois à ce qu'il soit son premier film parlant, statut imparti à Free and Easy, sorti l'année suivante.
3. le réalisateur-scénariste texan et Keaton, qui partageaient la passion du baseball, ont tourné en cinq ans huit films ensemble, le premier étant The Cameraman.
N.B. : deux versions étrangères ont été produites simultanément : une germanique, Casanova wider Willen réalisé par Edward Brophy, et une française, Buster se marie co-dirigé par Claude Autant-Lara et Edward Brophy ; toutes deux avec la Parisienne Françoise Rosay (voir affiche ci-dessous).
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