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"I'm going to tell you the truth."
Assurément plus romanesque, puisque adaptée par Ralph Smart de la pièce "The Haunted Light" d'Evadne Price et Joan Roy Byford, que les précédents quotas quickies tournés par Michael Powell, cette dernière collaboration du cinéaste avec Jerome Jackson (produite, sans mention, par Michael Balcon pour Gainsborough) mêle étroitement drame à suspense et comédie avec quelques accents (gallo-)fantastiques. L'intrigue criminelle, inspirée par les récits sur les naufrageurs des littorales dévonien et cornique au XVIIIe siècle, est d'ailleurs proche et contemporaine de celle du "Jamaica Inn" de la romancière et dramaturge anglaise Daphne Du Maurier qu'Alfred Hitchcock portera au cinéma en 1939, juste avant de poursuivre sa carrière aux Etats-Unis. Gardien de phare expérimenté, Sam Higgins arrive dans une petite localité du Pays de Galles pour pallier la mystérieuse disparition de son prédécesseur. Déclaré hanté par des villageois pour la plupart apparentés qui évoquent également l'apparition sporadique d'une étrange lumière au sommet des falaises, le fanal de North Stack doit, au cours de la nuit suivante, éviter à un cargo de s'échouer sur les récifs côtiers. Sollicité par une jeune femme puis par un généreux citadin qu'il prend pour un journaliste, Higgins refuse de les emmener jusqu'au phare.
S'il était encore parmi nous, Michael Powell trouverait sans doute mon synopsis trop révélateur. Il ne cachait pas avoir aussitôt accepté le projet et pris un réel plaisir à réaliser The Phantom Light. Le spectateur ne peut pas en dire autant à son visionnage. Parfois drôle, le film échoue tout à la fois à créer une véritable tension dramatique et une atmosphère vraiment inquiétante. La narration donne aussi la fâcheuse impression de tourner un peu en rond, ce qui n'a rien d'illogique compte tenu du lieu qui lui sert de décor principal. Apprécié du public britannique au cours de la décennie précédente, acteur de trois films muets d'Hitchcock, Gordon Harker compose plutôt habilement la rusticité et la rationalité de son personnage. A ses côtés, l'exubérante blonde Binnie Hale, surtout connue pour ses prestations chantées et scéniques, Ian Hunter* (que l'on verra ensuite dans plusieurs productions hollywoodiennes), Donald Calthrop ou encore Herbert 'King Kong' Lomas forment un casting plaisamment hétéroclite.
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*Michael Balcon avait refusé le choix de Roger Livesey formulé par Powell.
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