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"Sometimes it's a hard world for small things."
Nous connaissons maintenant le talent des frères Coen pour la comédie, si possible la plus imaginative et débridée qui soit. Leur deuxième production (en association avec Mark Silverman) témoigne de leur indéniable aptitude à rendre cocasses, voire délirantes des situations apparemment triviales. En développant Raising Arizona, Joel et Ethan Coen veulent aussi créer un franc contraste avec leur précédent film. Cette histoire de kidnapping monté par un couple bien insolite (constitué d'une ancienne policière et d'un délinquant récidiviste) tournant à la déroute s'avère en effet aussi énergique, lumineuse et "innocente" que Blood Simple. avait été indolent, obscure et cynique. L'affection particulière des Coen pour les gens simples, un peu sots mais sympathiques, ancrés dans une réalité sociale et langagière périphérique s'exprime déjà ici de manière très éloquente.
La surprenante inventivité et l'humour du scénario1 ont, sans aucun doute, planté les germes de la forte et persistante prédilection pour le cinéma des deux frangins. Certaines scènes (la parturiente évasion des frères Snoats) ou idées (parmi lesquelles la concrétisation du personnage fantasmagorique2 - et haut en couleur - cauchemardé par Herbert I. 'Hi' McDunnough) sont assurément entrées dans les annales du Septième art. En moins de trois ans, le saut qualitatif dans les domaines de la réalisation et de la cinématographie est assez spectaculaire. Les Coen ont, en outre, surmonté avec brio la complexité d'un tournage avec des nourrissons. Ils sont également parvenus à obtenir de Nicolas Cage3 et d'Holly Hunter4 une prestation en étroite adéquation avec leur vision du film. La plupart des acteurs secondaires (l'excellent John Goodman, Trey Wilson, William Forsythe, Frances McDormand, l'ancien boxeur Randall 'Tex' Cobb...) venant évidemment accentuer le relief accidenté de Raising Arizona (sélectionné hors compétition pour le 40e Festival de Cannes).
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1. influencé, entre autres, par le cinéaste Preston Sturges comme le sera, plus explicitement, celui d'O Brother, Where Art Thou?
2. une préfiguration du marvélien Ghost Rider joué, vingt ans plus tard, par un certain Nicolas Cage ?
3. Kevin Costner a décliné la proposition d'être 'Hi' McDunnough.
4. dans un rôle écrit pour l'actrice (bien que refusé par Kate Capshaw !) remarquée, à la fin de la même année, dans Broadcast News.
Nous connaissons maintenant le talent des frères Coen pour la comédie, si possible la plus imaginative et débridée qui soit. Leur deuxième production (en association avec Mark Silverman) témoigne de leur indéniable aptitude à rendre cocasses, voire délirantes des situations apparemment triviales. En développant Raising Arizona, Joel et Ethan Coen veulent aussi créer un franc contraste avec leur précédent film. Cette histoire de kidnapping monté par un couple bien insolite (constitué d'une ancienne policière et d'un délinquant récidiviste) tournant à la déroute s'avère en effet aussi énergique, lumineuse et "innocente" que Blood Simple. avait été indolent, obscure et cynique. L'affection particulière des Coen pour les gens simples, un peu sots mais sympathiques, ancrés dans une réalité sociale et langagière périphérique s'exprime déjà ici de manière très éloquente.
La surprenante inventivité et l'humour du scénario1 ont, sans aucun doute, planté les germes de la forte et persistante prédilection pour le cinéma des deux frangins. Certaines scènes (la parturiente évasion des frères Snoats) ou idées (parmi lesquelles la concrétisation du personnage fantasmagorique2 - et haut en couleur - cauchemardé par Herbert I. 'Hi' McDunnough) sont assurément entrées dans les annales du Septième art. En moins de trois ans, le saut qualitatif dans les domaines de la réalisation et de la cinématographie est assez spectaculaire. Les Coen ont, en outre, surmonté avec brio la complexité d'un tournage avec des nourrissons. Ils sont également parvenus à obtenir de Nicolas Cage3 et d'Holly Hunter4 une prestation en étroite adéquation avec leur vision du film. La plupart des acteurs secondaires (l'excellent John Goodman, Trey Wilson, William Forsythe, Frances McDormand, l'ancien boxeur Randall 'Tex' Cobb...) venant évidemment accentuer le relief accidenté de Raising Arizona (sélectionné hors compétition pour le 40e Festival de Cannes).
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1. influencé, entre autres, par le cinéaste Preston Sturges comme le sera, plus explicitement, celui d'O Brother, Where Art Thou?
2. une préfiguration du marvélien Ghost Rider joué, vingt ans plus tard, par un certain Nicolas Cage ?
3. Kevin Costner a décliné la proposition d'être 'Hi' McDunnough.
4. dans un rôle écrit pour l'actrice (bien que refusé par Kate Capshaw !) remarquée, à la fin de la même année, dans Broadcast News.
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