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Des quatre adaptations réalisées par Sidney Lumet sur le thème de la corruption policière, Q & A demeure sans doute la moins remarquable. Après Serpico, Prince of the City et avant Night Falls on Manhattan, ce récit tiré du roman publié en 1977 par Edwin Torres* souffre en effet principalement de quelques longueurs liées à une incidente intrigue sentimentale et à d'inutiles détours dans les mondes interlopes de la nuit new-yorkaise. Produit par Arnon Milchan (Once Upon a Time in America, Heat...) et Burtt Harris (ancien assistant de Lumet depuis Bye Bye Braverman), le film relate une instruction criminelle confiée à un avocat inexpérimenté dont la tâche, a priori simple et banale, consiste à recueillir des témoignages confirmant la situation de légitime défense de l'inspecteur Michael Brennan au moment où il a abattu le truand Tony Vasquez.
Deux éléments narratifs contribuent à l'intérêt à ce polar judiciaire. Le jeune procureur adjoint Aloysius 'Al' Francis Reilly a d'abord été policier de New York, fils d'un flic loué pour ses qualités professionnelles et mort en service. Sa spontanée solidarité avec un inspecteur plus âgé et réputé, sa plausible allégeance avec son ancienne institution fondent évidemment sa désignation par le patron du département des homicides Kevin Quinn. Face à lui, Brennan apparaît également comme un personnage bivalent. S'érigeant avec arrogance en dernier rempart crédible contre le crime sans refuser d'en utiliser les méthodes... voire même d'en profiter. Fidèle à son credo en matière de mise en scène, Sidney Lumet opte une nouvelle fois pour la sobriété réaliste. Indéniablement solide, son casting manque néanmoins un peu de charisme et d'ardeur. Les prestations de Timothy Hutton (découvert dans Ordinary People de Robert Redford, déjà titulaire du rôle-titre dans Daniel) et Nick Nolte déçoivent un peu ; leurs principaux partenaires (Armand Assante, Patrick O'Neal, Lee Richardson, Luis Guzmán, Charles S. Dutton, Jenny Lumet, la fille cadette de Sidney) ne parvenant pas vraiment à valoriser l'impression globale laissée par Q & A.
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*à cette époque avocat nouvellement affecté à la cour criminelle de l'Etat de New York, devenu au terme de sa carrière juge à la cour suprême. D'origine puerto-ricaine, Torres est également l'auteur des deux romans dont a été tiré le scénario de Carlito's Way.
Deux éléments narratifs contribuent à l'intérêt à ce polar judiciaire. Le jeune procureur adjoint Aloysius 'Al' Francis Reilly a d'abord été policier de New York, fils d'un flic loué pour ses qualités professionnelles et mort en service. Sa spontanée solidarité avec un inspecteur plus âgé et réputé, sa plausible allégeance avec son ancienne institution fondent évidemment sa désignation par le patron du département des homicides Kevin Quinn. Face à lui, Brennan apparaît également comme un personnage bivalent. S'érigeant avec arrogance en dernier rempart crédible contre le crime sans refuser d'en utiliser les méthodes... voire même d'en profiter. Fidèle à son credo en matière de mise en scène, Sidney Lumet opte une nouvelle fois pour la sobriété réaliste. Indéniablement solide, son casting manque néanmoins un peu de charisme et d'ardeur. Les prestations de Timothy Hutton (découvert dans Ordinary People de Robert Redford, déjà titulaire du rôle-titre dans Daniel) et Nick Nolte déçoivent un peu ; leurs principaux partenaires (Armand Assante, Patrick O'Neal, Lee Richardson, Luis Guzmán, Charles S. Dutton, Jenny Lumet, la fille cadette de Sidney) ne parvenant pas vraiment à valoriser l'impression globale laissée par Q & A.
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*à cette époque avocat nouvellement affecté à la cour criminelle de l'Etat de New York, devenu au terme de sa carrière juge à la cour suprême. D'origine puerto-ricaine, Torres est également l'auteur des deux romans dont a été tiré le scénario de Carlito's Way.
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