Jimmy : "- ... C'est la musique du diable, je le sens."
Jerry Lee : "- Ouais !"
Jim McBride
aime la musique et cela se voit dans son film. Il retrace les premières
années, de 1944 à 1960, de la vie du légendaire rock'n'roller, Jerry Lee Lewis (JLL). Celui dont Bruce Springsteen disait : "This man doesn't play rock'n'roll..... he is rock'n'roll." (cet homme ne joue pas du r'n'r, il est le r'n'r). Ou encore celui à propos duquel Elton John déclarait "avoir tout appris de lui car il est le plus grand des pianistes rock." Inspiré de l'ouvrage de la troisième épouse du Killer, Myra Gale et sous le patronage du musicien-chanteur lui-même, Great Balls of Fire décrit plutôt bien les influences du rythm&blues noir sur la toute nouvelle musique rock, le rôle de l'église (mais moins celui du gospel), la place importante de la radio puis de la télévision. On y croise bien sûr Elvis Presley (qui a débuté sa carrière deux ans avant celle de JLL)
et leur rivalité dans le cœur des fans et dans les charts. On y
découvre, dans une scène véridique d'embrasement d'un piano en concert (une première, bien avant Hendrix), Chuck Berry puis, plus tard, Gene Vincent.
Au delà du récit biographique et des quelques imprécisions factuelles mineures, l'un des intérêts de Great Balls of Fire
est de nous rappeler que la musique n'a pas toujours été un produit
marketing et les artistes des commerciaux avant d'être des musiciens.
Ici, nous avons affaire à d'authentiques "caractères", libres
d'expression même au détriment de leur carrière. Epoque formidable où
les maisons de disques gravaient artisanalement les vinyles de leurs
nouveaux poulains pour les tester sur les radios. L'autre attrait est le
mélange d'enthousiasme jubilatoire, d'exubérance communicative et de
rythme effréné.
Qui mieux que Dennis Quaid
pouvait incarner JLL ? Enfant du Texas, il n'a pas l'accent louisianais
mais il y a une certaine ressemblance physique et l'acteur est aussi un
musicien. Il est à l'aise dans un rôle difficile. Le risque était de
caricaturer ; Quaid ne tombe pas dans le piège. Il est excessif comme l'était JLL, ni plus, ni moins. A dix-huit ans, Winona Ryder n'est pas crédible en enfant de treize ans mais l'actrice est attachante et s'en sort plutôt bien. Les quelques apparitions d'Alec Baldwin en cousin-prêcheur sont convaincantes, s'inscrivant bien dans le rythme et le "mood" du film. Mention spéciale au couple Brown (John Doe et Lisa Blount) et aux frères Phillips (Stephen Tobolowsky et Trey Wilson).
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