Les œuvres :
Le Concerto pour violon, cordes et basse continue en la mineur BWV1041 a été composé par J. S. Bach
entre 1718 et 1723. Après que sa candidature au poste de Kappelmeister à
Weimar ait été ignorée, il obtient le même poste auprès du prince
Leopold d'Anhalt-Cöthen. Celui-ci organise des soirées musicales pour
lesquelles le compositeur écrira une grande partie de sa musique
instrumentale, notamment le Concerto en mi majeur BWV 1042, le sublime Concerto pour deux violons BWV1043 et les six concertos qui deviendront les fameux Concertos Brandebourgeois. L'influence de la musique italienne y est très sensible.
(Les trois mouvements sont : Allegro moderato, Andante, Allegro
assai - enregistré avec l'English Chamber Orchestra dirigé par Sir Colin
Davis au Royal Festival Hall de Londres en 1961).
Datée de 1800-1801 et dédiée au comte de Fries, la Sonate pour piano et violon n°5 en fa majeur Op. 24 "Le Printemps" est la cinquième sonate de Beethoven (il n'est pas l'auteur du surnom de l'oeuvre). Jeune compositeur à Vienne, son talent n'est pas encore pleinement affirmé. Il donne sa Première symphonie en concert et commence à exprimer déjà ses craintes de surdité. Le thème de rondo est emprunté à Mozart.
(Les quatre mouvements sont : Allegro, Adagio molto espressivo,
Scherzo. Allegro molto, Rondo. Allegro ma non troppo - accompagné au
piano par Lev Oborin, à Paris en juin 1962).
Franz Schubert n'a que vingt ans lorsqu'il écrit sa Sonate pour piano et violon en la majeur D574, en août 1817 précisément, mais il a déjà composé ses Quatrième et Cinquième symphonies.
(Troisième mouvement, Andantino - accompagné au piano par Lev Oborin, à Paris en juin 1962)
Dédié par J. Brahms à son ami, le directeur d'orchestre Josef Joachim, le Scherzo pour piano et violon en ut mineur (de la sonate F.A.E.)
est une oeuvre très appréciée des violonistes. Tel n'était pas le cas
au moment de sa création. Edouard Lalo était très sévère avec elle et
Gabriel Fauré la qualifiait de "grise et monotone".
(Allegro - Trio. Più moderato - accompagné au piano par Frida Bauer, à Paris en mars 1962)
A la recherche du moyen de rehausser l'intérêt musical de ses ballets, Diaghilev propose à Claude Debussy une collaboration. Celui-ci écrira Masques et bergamasques en 1909 dont est extrait le Clair de lune interprété ici.
(transcription : Andante très expressif - accompagné au piano par Frida Bauer, à Paris en mars 1962)
Les Cinq mélodies Op. 35bis (I) ont été composées en 1920, année qui a vu le départ de Prokofiev
des Etats-Unis vers la France. Il loue une maison à Mantes-La-Jolie et
rencontre Diaghilev qui lui demande d'écrire la musique de son Chout (le Bouffon).
1932
est également une année de changement pour le compositeur. Il quitte
l'Amérique mais pour, cette fois, retourner dans son pays natal, la
Russie. Il écrit, au cours de cette époque, sa Sonate pour deux violons en ut majeur Op. 56 (II).
I - Les cinq mouvements sont : Andante, Lento ma non troppo, Animato
ma non allegro, Allegretto leggero e scherzando, Andante non troppo -
accompagné au piano par Frida Bauer, à Paris en mars 1962.
II - Allegro accompagné au violon par son fils, Igor Oistrakh, à Paris en mars 1962
L'interprète :
David Kolker, dit David Fiodorovich Oistrakh est né, en 1908, à Odessa,
l'une des villes les plus culturelles de Russie. Son père était un
modeste officier de l'armée (mais jouait bien du violon) et sa
mère chanteuse d'opéra. Très jeune enfant, il reçoit un jouet, un petit
violon inapte à produire un son. Plus tard, il déclarera : "Aussi
loin que remonte ma mémoire, il y a un violon. Mon premier violon, je
l'ai reçu à l'âge de trois ans et demi. C'était un jouet. J'imaginais
que j'étais un de ces musiciens de rue, profession peu enviable certes
mais très répandue à l'époque. Je ne me sentais jamais aussi heureux que
lorsque je me promenais dehors dans la cour avec mon violon !". Il
ne cesse, par la suite, de harceler ses parents pour obtenir un
authentique instrument. Il doit attendre, pour cela, un peu plus d'un an
et prend alors ses premières leçons. Sa mère demande à un flûtiste de
l'Opéra de venir écouter le petit David Fiodorovich, afin de donner son
avis sur le travail effectué : "N'insistez pas, Isabella Stepanovna,
ce petit n'a aucun don. De plus, le métier de musicien d'orchestre ne
paye pas beaucoup et il ne sera jamais soliste !". Il devient, malgré cela, l'élève d'un professeur réputé pour sa pédagogie, Piotr Stoliarsky. L'époque troublée qui suit (première guerre mondiale et révolution russe) ne l'empêche pas de progresser.
Le premier véritable concert avec orchestre a lieu en 1923, avec au programme le Concerto en la mineur
de J.S. Bach. En 1934, il entre au Conservatoire de Moscou comme
enseignant. En 1937, il gagne à Bruxelles, en compétition avec 68
violonistes de 21 pays différents, son premier concours prestigieux, le
prix Ysaÿe. Il se produit à Paris et à Londres en 1953 et aux Etats-Unis
en 1955. Il y reçoit un succès considérable. Connu pour sa prodigieuse
technicité, Oistrakh est avant tout un remarquable musicien.
Le Bonus :
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur Op. 77 de J. Brahms
(Allegro giocoso ma non troppo - enregistré avec le B.B.C. Symphony
Orchestra sous la direction de Rudolf Schwarz, à Londres en mai 1958)
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