"... Scruffy nerfherder!"
Aujourd'hui un peu retombée, la fièvre provoquée chez ses amateurs et détracteurs par la saga Star Wars demeure un phénomène étonnant. Sans être unique, son impact (en particulier celui de la trilogie originelle) sur le plan cinématographique et plus généralement culturel (y compris au sens populaire du terme) n'est plus à démontrer. Produit par Dana Brunetti (21, The Social Network, patron de la société de production fondée par Kevin Spacey) et les frères Weinstein, Fanboys s'amuse gentiment de cette obsession ludo-encyclopédique chez de jeunes adultes immatures. Entré en production en fin février 2006, le film ne sortira, dans un nombre très limité de salles, que trois ans plus tard(1) en raison du tournage de séquences additionnelles(2) et de révision du montage.
Halloween 1998. Parmi les invités d'une fête costumée, Eric 'Bots' Bottler retrouve ses vieux potes, perdus de vue depuis trois ans. Toujours hébergé dans le garage (bungalow !) de sa mère, 'Hutch' rêve toujours de monter son projet d'atelier de customisation. En attendant, il tient une boutique de bande dessinée en compagnie du nerd Windows. Linus tient lui rancune à Bottler d'avoir quitté leur groupe d'adolescents attardés mordus de la trilogie Star Wars. Le fils et employé du propriétaire de plusieurs concessions automobiles a d'ailleurs aussi abandonné le dessin pour lequel il avait pourtant un certain talent. A six mois (12 jours 8 heures et des poussières) de la sortie tant attendue de The Phantom Menace, Linus imagine tout haut pénétrer par effraction dans le Skywalker Ranch de George Lucas pour y voler une copie du quatrième volet de la saga/premier épisode de la prélogie avant d'être froidement ramené à la réalité par ce rabat-joie de Bottler. Celui-ci reçoit bientôt la visite, sur son lieu de travail, d'Hutch et Windows lui annonçant sans ménagement le très prochain décès de Linus, victime d'une grave maladie. Bouleversé, Bottler décide de réaliser l'idée un peu insensée de son ami. Sur la longue route de l'Ohio vers la Californie à bord du van personnalisé d'Hutch, les quatre fans prévoir de passer par le Texas où 'Rogue Leader', la petite-amie Internet de Windows, est supposée leur confier les plans du ranch de Lucas. Mais Hutch ne peut s'empêcher de faire un détour par Riverside (Iowa)... pour casser du 'Trekkie'.
Utile (en raison des très nombreuses références et apparitions... dont certaines nous échappent peut-être !) mais pas nécessaire de connaître son Star Wars sur le bout des doigts pour apprécier Fanboys(3). Le préalable consistant à imaginer la frustration liée à une abstinence (coitus interruptus rendu douloureux par les hésitations lucasiennes) de près de seize ans. Accepter le côté puéril, voire carrément régressif de ce road movie franchement déraisonnable. Et surtout ne pas être un 'trekkie' ! L'excentricité du scénario et de la réalisation de Kyle Newman participent d'ailleurs au caractère récréatif du film malgré un humour qui ne fait pas mouche à tous coups. Mais aussi un trop faible taux de dérision à l'égard du culte rendu à la trilogie fondatrice qui sert de ressort essentiel à cette histoire d'amitié masculine et de fuite aigre-douce dans l'irréel. Heureusement, Zoe/Kristen Bell veille au grain... de folie.
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1. toutefois présenté en première au Star Wars Celebration Europe (Londres) en juillet 2007 puis au San Diego Comic Con un an plus tard.
2. réalisées par Steven Brill (Heavy Weights).
3. sorte de prequel réussie de The 40 Year Old Virgin.
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