lundi 4 juillet 2011

Deep End


"I'm much worse than that!"

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S'il sort d'une certaine confidentialité à partir du Départ, premier film produit hors de Pologne, Jerzy Skolimowski gagne véritablement à être connu grâce à Deep End. Ce sixième long métrage, fondé également sur un scénario original (et non plus sur des éléments en partie autobiographiques), avait frappé les esprits dès sa présentation à la Mostra 1970(1) un peu comme l'avait fait, huit ans plus tôt, son compatriote et ami Roman Polanski avec Nóz w wodzie. Avant de disparaître, corps et biens, pendant presque quatre décennies. Ce drame adolescent et insolite, sans conteste la meilleure œuvre du cinéaste, a d'ailleurs traversé cette longue période sans quasiment subir les redoutables effets du temps.
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Collégien ayant abandonné sa scolarité en fin d'année civile, Michael trouve un emploi dans le vieil établissement de bains de sa banlieue londonienne. Brièvement formé sur le tas et les divers aspects du job par sa collègue Susan, le jeune homme est rapidement confronté aux humeurs et attentes particulières, propices à de juteux pourboires, de certains clients des sections que s'échangent parfois les deux employés. Mike découvre également assez vite qu'il n'est pas le seul à nourrir de la concupiscence pour Susie réputée facile. Celle-ci ne manque pas de le taquiner lorsqu'il lui avoue être puceau. Ce soir-là, Chris vient chercher sa fiancée Sue à la fermeture et l'emmène, malgré les réticences de la jeune femme, voir un film porno-éducatif. Mike les suit, s'installe derrière Susie et lui caresse la poitrine avant d'être violemment giflé. Pendant que Chris demande l'intervention du directeur de la salle, Sue fait soudain volte-face en embrassant longuement et tendrement son cadet pour finalement déclarer au responsable vouloir porter plainte.
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Elaboré en quelque sorte à rebours(2), Deep End ne partage avec l'Erste Liebe adapté de Tourgueniev (sorti la même année avec également John Moulder-Brown) que la thématique faciale, celle du douloureux apprentissage du désir amoureux. Bien moins conventionnel et figuratif, le film de Jerzy Skolimowski délaisse la description "sociale" pour s'essayer au contraire, et avec réussite, à l'expérience de la sensibilité absurde (animée par une douce obsession mais aussi par le désarroi suscité par les apparences, la dissimulation, voire l'illusion fantasmée) volontiers teintée de spontanéité (improvisation oblige !) et d'abstraction. Une parenté relative avec le Truffaut période Antoine Doinel affleure parfois tout comme le talent de coloriste de ce proche d'Andrzej Wajda. Acteurs précoces, Jane Asher (nommée en tant que second rôle -!- aux BAFTA) et John Moulder-Brown s'approprient à juste titre l'écran... sauf lors du tardif one-woman-show exécuté par la gironde Diana Dors. Deep End reste l'un des films européens saillants de cette époque charnière entre 60's et 70's.
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1. deuxième des onze éditions consécutives sans jury ni palmarès.
2. à partir de la troisième et dernière partie du métrage.



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