Saisissante inversion situationnelle de la dialectique victime/tortionnaire dans ce Death and the Maiden (à l'image du changement de position des protagonistes de l'allemand - der Tod und das Mâdchen - et de l'anglais au français). Lointain écho, toujours vivace, à la mystérieuse relation entre Eros et Thanatos dans l'Antiquité grecque*.
C'est bien à une nocturne danse macabre que nous invitent Ariel Dorfman et Roman Polanski où se mêlent sans apparent discernement les sentiments confus (souffrance tue/vengeance physique, amour/méfiance, raison/folie vérité/mensonge, aveu/justice...) de Paulina Lorca Escobar.
Outre la vigueur narrative de ce quasi huis-clos, le choix des acteurs
se révèle intéressant à double titre : il donne un caractère universel à
cette confrontation bien que les faits se déroulent dans une ancienne
dictature d'Amérique latine ; Stuart Wilson et Ben Kingsley sont castés à contre-emploi, renforçant l'intrication du bien et du mal. L'interprétation de Sigourney Weaver est en tout point remarquable.
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*outre Schubert
(superbe "Quatuor en ré mineur opus posthume D 810" dont est extrait le
déjà fatidique et peut-être maléfique premier mouvement Allegro), le
thème de la jeune fille et la Mort a été notamment illustré par Niklaus
Manuel Deutsch, Hans Baldung Grien, Edvard Munch et Egon Schiele.
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