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"Anybody wouldn't think I was your husband, included me!"
La plupart des cinéphiles européens associent George Stevens aux films de la dernière partie de sa carrière (ceux des années 1950 : A Place in the Sun, Shane, Giant et The Diary of Anne Frank). Ils oublient trop souvent que ce grand cinéaste hollywoodien, fils cadet de comédiens, a été formé à l'école du court métrage comique. D'abord comme chef opérateur (notamment de James Parrott et Lewis R. Foster pour plusieurs productions Hal Roach du duo Stan Laurel-Oliver Hardy) puis, à partir de 1930, en tant que réalisateur. L'affinité particulière de Stevens pour la comédie, musicale et/ou romantique, ne se démentira pas par la suite, trouvant régulièrement l'opportunité de s'exprimer. Vivacious Lady constitue l'une d'entre elles. Classique imbroglio familial suscité par un coup de foudre mésallié1, invention de la romancière I.A.R. Wylie2 scénarisée par P.J. Wolfson et Ernest Pagano, ce premier film produit par George Stevens se démarque de la screwball comedy3, en vogue à cette époque, tout en conservant quelques uns de ses attributs (personnage féminin à fort caractère, confrontation de milieux sociaux a priori inconciliables, circonstances cocasses ou absurdes, vivacité des dialogues...).
Le sens des situations mais aussi le doigté du réalisateur contribuent à rendre cette histoire, a priori triviale, assez savoureuse et réjouissante. Elle l'est d'autant plus que l'affection véritable que se portaient Ginger Rogers et James Stewart profite d'évidence à l'intrigue de cet unique film tourné ensemble. L'actrice, dirigée deux ans plus tôt par Stevens dans la comédie musicale Swing Time avec Fred Astaire pour partenaire, y montre d'ailleurs d'insoupçonnées aptitudes pugilistiques plus que ses habituels et réputés talents lyrique et chorégraphique. Plaisante prestation des seconds rôles James Ellison, Beulah Bondi et Charles Coburn4 ; à noter enfin la brève apparition non créditée d'Hattie McDaniel, future première actrice afro-américaine récompensée (en 1940) par un "Oscar". Sans doute moins énergique et éclatant que Woman of the Year, réalisé en 1941 par George Stevens pour la MGM, Vivacious Lady gagne à être (re)découvert.
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1. Made for Each Other, réalisé par John Cromwell avec Carole Lombard aux côtés des mêmes James Stewart et Charles Coburn, utilisera l'année suivante une amorce comparable.
2. auteur également de Four Sons, adapté par John Ford puis par Archie Mayo, et de Keeper of the Flame porté à l'écran par George Cukor.
3. sous-genre initié par It Happened One Night (1934) auquel appartiennent les représentatifs The Awful Truth (1937) de Leo McCarey et Bringing up Baby (1938) d'Howard Hawks.
4. remplaçants de Fay Bainter et Donald Crisp en raison de la longue interruption (d'avril à décembre 1937) de cette production RKO. Beulah Bondi avait déjà été la mère de James Stewart dans Of Human Hearts et le sera à nouveau dans Mr. Smith Goes to Washington (1939) et It's a Wonderful Life (1946).
La plupart des cinéphiles européens associent George Stevens aux films de la dernière partie de sa carrière (ceux des années 1950 : A Place in the Sun, Shane, Giant et The Diary of Anne Frank). Ils oublient trop souvent que ce grand cinéaste hollywoodien, fils cadet de comédiens, a été formé à l'école du court métrage comique. D'abord comme chef opérateur (notamment de James Parrott et Lewis R. Foster pour plusieurs productions Hal Roach du duo Stan Laurel-Oliver Hardy) puis, à partir de 1930, en tant que réalisateur. L'affinité particulière de Stevens pour la comédie, musicale et/ou romantique, ne se démentira pas par la suite, trouvant régulièrement l'opportunité de s'exprimer. Vivacious Lady constitue l'une d'entre elles. Classique imbroglio familial suscité par un coup de foudre mésallié1, invention de la romancière I.A.R. Wylie2 scénarisée par P.J. Wolfson et Ernest Pagano, ce premier film produit par George Stevens se démarque de la screwball comedy3, en vogue à cette époque, tout en conservant quelques uns de ses attributs (personnage féminin à fort caractère, confrontation de milieux sociaux a priori inconciliables, circonstances cocasses ou absurdes, vivacité des dialogues...).
Le sens des situations mais aussi le doigté du réalisateur contribuent à rendre cette histoire, a priori triviale, assez savoureuse et réjouissante. Elle l'est d'autant plus que l'affection véritable que se portaient Ginger Rogers et James Stewart profite d'évidence à l'intrigue de cet unique film tourné ensemble. L'actrice, dirigée deux ans plus tôt par Stevens dans la comédie musicale Swing Time avec Fred Astaire pour partenaire, y montre d'ailleurs d'insoupçonnées aptitudes pugilistiques plus que ses habituels et réputés talents lyrique et chorégraphique. Plaisante prestation des seconds rôles James Ellison, Beulah Bondi et Charles Coburn4 ; à noter enfin la brève apparition non créditée d'Hattie McDaniel, future première actrice afro-américaine récompensée (en 1940) par un "Oscar". Sans doute moins énergique et éclatant que Woman of the Year, réalisé en 1941 par George Stevens pour la MGM, Vivacious Lady gagne à être (re)découvert.
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1. Made for Each Other, réalisé par John Cromwell avec Carole Lombard aux côtés des mêmes James Stewart et Charles Coburn, utilisera l'année suivante une amorce comparable.
2. auteur également de Four Sons, adapté par John Ford puis par Archie Mayo, et de Keeper of the Flame porté à l'écran par George Cukor.
3. sous-genre initié par It Happened One Night (1934) auquel appartiennent les représentatifs The Awful Truth (1937) de Leo McCarey et Bringing up Baby (1938) d'Howard Hawks.
4. remplaçants de Fay Bainter et Donald Crisp en raison de la longue interruption (d'avril à décembre 1937) de cette production RKO. Beulah Bondi avait déjà été la mère de James Stewart dans Of Human Hearts et le sera à nouveau dans Mr. Smith Goes to Washington (1939) et It's a Wonderful Life (1946).
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