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Lorsque l'on se remémore la carrière d'Edward Dmytryk, ce sont plutôt des drames (souvent dans un contexte de guerre) ou des polars qui reviennent à l'esprit. L'ancien monteur a cependant réalisé deux westerns1 qui comptent parmi les productions significatives du genre. Transposition de House of Strangers adapté2 en 1949 par Mankiewicz et Philip Yordan, Broken Lance possède en effet une dimension tragique (presque shakespearienne) qui contribue à sa singularité et à son durable éclat. Récit, narré en un long flashback, de Matt Devereaux, un important et exigeant éleveur d'origine irlandaise confronté à la rébellion de ses trois premiers fils, à une sourde rivalité entre demi-frères et au sacrifice du benjamin Joseph pour lui éviter la prison.
Le scénario de Richard Murphy (Cry of the City, Panic in the Streets) tend également d'autres intéressants ressorts dramatiques : le mariage en seconde noces de Matt avec la fille d'un chef indien, le métissage de 'Joe', le début de l'exploitation des ressources minières et ses conséquences sur l'environnement, la légalisation croissante de la société. La discrète adresse de Dmytryk suscite l'enthousiasme. La réalisation allie efficacité narrative et qualité artistique (la photographie de Joseph MacDonald n'y est pas étrangère), le rythme est alerte, la direction d'acteurs éloquente.
Face à l'excellent Spencer Tracy3, Robert Wagner réussit à mettre en évidence son jeune talent ; longtemps cantonné à un rôle secondaire un peu ingrat (celui de Ben, le fils aîné de Matt), Richard Widmark trouve néanmoins l'occasion de nous impressionner lors de son ultime entretien avec Tracy. L'interprétation de la Mexicaine Katy Jurado (déjà remarquable dans High Noon, nommée aux Academy Awards 1955) doit aussi être saluée.
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Le scénario de Richard Murphy (Cry of the City, Panic in the Streets) tend également d'autres intéressants ressorts dramatiques : le mariage en seconde noces de Matt avec la fille d'un chef indien, le métissage de 'Joe', le début de l'exploitation des ressources minières et ses conséquences sur l'environnement, la légalisation croissante de la société. La discrète adresse de Dmytryk suscite l'enthousiasme. La réalisation allie efficacité narrative et qualité artistique (la photographie de Joseph MacDonald n'y est pas étrangère), le rythme est alerte, la direction d'acteurs éloquente.
Face à l'excellent Spencer Tracy3, Robert Wagner réussit à mettre en évidence son jeune talent ; longtemps cantonné à un rôle secondaire un peu ingrat (celui de Ben, le fils aîné de Matt), Richard Widmark trouve néanmoins l'occasion de nous impressionner lors de son ultime entretien avec Tracy. L'interprétation de la Mexicaine Katy Jurado (déjà remarquable dans High Noon, nommée aux Academy Awards 1955) doit aussi être saluée.
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1. (le second étant Warlock, également pour la Fox et avec Richard Widmark) sur les cinq qu'il a dirigé, son premier film, The Hawk, en tant que réalisateur, les autres après le malheureux épisode maccarthyste.
2. du roman "I'll Never Go Home Any More" (1941) signé par le dramaturge et écrivain Jerome Weidman. Crédité au générique de Broken Lance, Yordan fut récompensé par l'un des "Oscars" du meilleur scénario (catégorie "Motion Picture Story").
3. les deux acteurs se retrouveront dans The Mountain, adaptation du roman "La Neige en deuil" d'Henri Troyat par Dmytryk.
2. du roman "I'll Never Go Home Any More" (1941) signé par le dramaturge et écrivain Jerome Weidman. Crédité au générique de Broken Lance, Yordan fut récompensé par l'un des "Oscars" du meilleur scénario (catégorie "Motion Picture Story").
3. les deux acteurs se retrouveront dans The Mountain, adaptation du roman "La Neige en deuil" d'Henri Troyat par Dmytryk.
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