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"That's what I mean. It's the most curious love-hate pattern I've ever had the privilege of witnessing."
Incontesté chef-d'œuvre de Charles Vidor1 et l'un des sommets de la carrière de Rita Hayworth2, Gilda a instantanément figuré parmi les productions emblématiques de la grande période hollywoodienne. Plusieurs éléments ont contribué à son immédiat succès et à sa durable notoriété. A commencer par un scénario original surprenant, en particulier par son caractère résolument (paradoxalement) implicite et contradictoire, remanié puis parachevé en cours de tournage par la productrice Virginia Van Upp3. Drame romanesque de la passion contrariée, sur fond de casino argentin illégal et de cartel sidérurgique suspect, dont on cerne initialement mal les contours jusqu'à la dynamique et lumineuse apparition (à la 19e minute du métrage) de Rita Hayworth. Atouts narratifs et esthétiques essentiels formidablement mis en valeur par la réalisation précise et élégante (distinguée serait encore mieux adapté) de Vidor, associé pour la troisième et dernière fois au très talentueux cinématographe Rudolph Maté4.
Déjà dirigé par Charles Vidor dans The Lady in Question5, le couple d'acteurs Rita Hayworth (de retour de maternité de son premier enfant) et Glenn Ford6 démontre qu'il est, malgré des apparences trompeuses, bien assorti sur tous les plans. On soulignera les solides prestations de George Macready (en ressortissant allemand installé, avant la fin de la guerre, à Buenos Aires), du Maltais Joseph Calleia (le sergent de police dans Touch of Evil) et de Steven Geray (titulaire de seconds rôles chez Hitchcock, Mankiewicz et Nicholas Ray). Sélectionné lors de la toute première édition du Festival de Cannes, Gilda est entré en décembre 2013 (donc tardivement !) au National Film Registry.
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1. le natif austro-hongrois, émigré aux Etats-Unis en 1924, nous a aussi réjoui avec plusieurs de ses films musicaux, nous rappelant qu'il débuta à Broadway... en tant que choriste avant de collaborer à plusieurs studios (MGM en 1932, RKO en 1935, Paramount entre 1936 et 1937) et rejoindre la Columbia de 1939 à 1948.
2. avec The Lady from Shanghai (1947) d'Orson Welles (son deuxième époux). La fille du danseur sévillan Eduardo Cansino avait connu sa première grande réussite - prêtée par la Columbia à la Warner - avec The Strawberry Blonde (février 1941) aux côtés d'Olivia de Havilland avant d'accéder au statut de vedette grâce à You'll Never Get Rich (septembre 1941) dans lequel elle était la partenaire de Fred Astaire (qu'elle retrouvera, l'année suivante, dans You Were Never Lovelier).
3. à partir d'un récit d'E.A. Ellington et d'un premier traitement de Marion Parsonnet et Jo Eisinger (avec la contribution non créditée de Ben Hecht). Initialement scénariste, Virginia Van Upp fut l'un des rares femmes (avec Harriet Parsons et Joan Harrison) sous contrat de productrice d'un grand studio d'Hollywood entre 1943 et 1955.
4. qui a éclairé Hayworth à six (7 si l'on compte Professional Soldier où elle apparait sans crédit) reprises entre 1935 et 1947.
5. remake de Gribouille (1937) de Marcel Achard et Marc Allégret avec Raimu et Michèle Morgan.
6. à nouveau réunis pour The Loves of Carmen (1948) de Charles Vidor, lequel a entre-temps dirigé Ms. Hayworth dans Cover Girl (1944), Affair in Trinidad (1952) et The Money Trap (1965) où ils partageaient la vedette avec l'Allemande Elke Sommer.
Incontesté chef-d'œuvre de Charles Vidor1 et l'un des sommets de la carrière de Rita Hayworth2, Gilda a instantanément figuré parmi les productions emblématiques de la grande période hollywoodienne. Plusieurs éléments ont contribué à son immédiat succès et à sa durable notoriété. A commencer par un scénario original surprenant, en particulier par son caractère résolument (paradoxalement) implicite et contradictoire, remanié puis parachevé en cours de tournage par la productrice Virginia Van Upp3. Drame romanesque de la passion contrariée, sur fond de casino argentin illégal et de cartel sidérurgique suspect, dont on cerne initialement mal les contours jusqu'à la dynamique et lumineuse apparition (à la 19e minute du métrage) de Rita Hayworth. Atouts narratifs et esthétiques essentiels formidablement mis en valeur par la réalisation précise et élégante (distinguée serait encore mieux adapté) de Vidor, associé pour la troisième et dernière fois au très talentueux cinématographe Rudolph Maté4.
Déjà dirigé par Charles Vidor dans The Lady in Question5, le couple d'acteurs Rita Hayworth (de retour de maternité de son premier enfant) et Glenn Ford6 démontre qu'il est, malgré des apparences trompeuses, bien assorti sur tous les plans. On soulignera les solides prestations de George Macready (en ressortissant allemand installé, avant la fin de la guerre, à Buenos Aires), du Maltais Joseph Calleia (le sergent de police dans Touch of Evil) et de Steven Geray (titulaire de seconds rôles chez Hitchcock, Mankiewicz et Nicholas Ray). Sélectionné lors de la toute première édition du Festival de Cannes, Gilda est entré en décembre 2013 (donc tardivement !) au National Film Registry.
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1. le natif austro-hongrois, émigré aux Etats-Unis en 1924, nous a aussi réjoui avec plusieurs de ses films musicaux, nous rappelant qu'il débuta à Broadway... en tant que choriste avant de collaborer à plusieurs studios (MGM en 1932, RKO en 1935, Paramount entre 1936 et 1937) et rejoindre la Columbia de 1939 à 1948.
2. avec The Lady from Shanghai (1947) d'Orson Welles (son deuxième époux). La fille du danseur sévillan Eduardo Cansino avait connu sa première grande réussite - prêtée par la Columbia à la Warner - avec The Strawberry Blonde (février 1941) aux côtés d'Olivia de Havilland avant d'accéder au statut de vedette grâce à You'll Never Get Rich (septembre 1941) dans lequel elle était la partenaire de Fred Astaire (qu'elle retrouvera, l'année suivante, dans You Were Never Lovelier).
3. à partir d'un récit d'E.A. Ellington et d'un premier traitement de Marion Parsonnet et Jo Eisinger (avec la contribution non créditée de Ben Hecht). Initialement scénariste, Virginia Van Upp fut l'un des rares femmes (avec Harriet Parsons et Joan Harrison) sous contrat de productrice d'un grand studio d'Hollywood entre 1943 et 1955.
4. qui a éclairé Hayworth à six (7 si l'on compte Professional Soldier où elle apparait sans crédit) reprises entre 1935 et 1947.
5. remake de Gribouille (1937) de Marcel Achard et Marc Allégret avec Raimu et Michèle Morgan.
6. à nouveau réunis pour The Loves of Carmen (1948) de Charles Vidor, lequel a entre-temps dirigé Ms. Hayworth dans Cover Girl (1944), Affair in Trinidad (1952) et The Money Trap (1965) où ils partageaient la vedette avec l'Allemande Elke Sommer.
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