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"... Il nous faut le petit rien et nous en tirerons le maximum."
Malgré la relative cohérence de sa carrière cinématographique, Jean-Pierre Melville a souvent cultivé le paradoxe. L'association du plus étasunien des cinéastes français, né Grunbach, avec l'ancien collabo criminel Joseph Damiani alias José Giovanni relève peut-être de cette appétence. A moins que Melville ne se soit contenté d'adapter avec lui "Un Règlement de comptes" (le deuxième roman de Giovanni publié début 1958) sans s'intéresser à l'abject passé de son auteur. Les deux hommes partagent le goût pour les truands de la vieille école, encore respectueux du code de l'honneur de leur "confrérie" (un comble pour le second !) et marqué par la fatalité. Le personnage principal du livre est inspiré d'une figure du milieu marseillais, l'un des pionniers du braquage "à l'américaine". Un évadé de prison disposant d'appui mais au fond solitaire, dont le désir de vivre se révèle moins fort que le souci de sa réputation, même posthume.
Dans son objectif de faire du polar un genre majeur du cinéma français, il arrive parfois à Jean-Pierre Melville d'oublier de faire de bons choix. Celui, par exemple, de la simplicité. Avec ses deux ou trois intrigues superposées et la multiplicité de ses personnages, Le Deuxième souffle* ne répond évidemment pas à ce critère fondamental, souvent déterminant pour assurer l'efficacité des productions d'Outre-Atlantique. Par ailleurs, entre l'élégance classique de Bob le flambeur et l'esthétique épurée et tragique du Samouraï, ce neuvième long métrage semble n'être qu'une œuvre de transition, à bien des égards inaboutie. Certaines situations ou dialogues (en particulier ceux du commissaire Blot) apparaissent laborieux, inadéquats. Et si les acteurs secondaire réunis (Paul Meurisse, Raymond Pellegrin, Christine Fabréga**, Marcel Bozzuffi, Paul Frankeur, Michel Constantin...) font preuve d'une réelle solidité, l'interprétation de Lino Ventura, peu à l'aise dans les rôles de composition, déçoit elle assez grandement.
N.B. : une seconde adaptation du roman a été, quarante et un ans plus tard, écrite et réalisée par Alain Corneau dans laquelle Daniel Auteuil a repris le rôle de 'Gu'.
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*produit par Charles Lumbroso (déjà partenaire du film précédent, L'Aîné des Ferchaux) et André Labay.
**l'animatrice de télévision assumait ici avec un vrai talent le meilleur personnage de sa carrière débutante.
Dans son objectif de faire du polar un genre majeur du cinéma français, il arrive parfois à Jean-Pierre Melville d'oublier de faire de bons choix. Celui, par exemple, de la simplicité. Avec ses deux ou trois intrigues superposées et la multiplicité de ses personnages, Le Deuxième souffle* ne répond évidemment pas à ce critère fondamental, souvent déterminant pour assurer l'efficacité des productions d'Outre-Atlantique. Par ailleurs, entre l'élégance classique de Bob le flambeur et l'esthétique épurée et tragique du Samouraï, ce neuvième long métrage semble n'être qu'une œuvre de transition, à bien des égards inaboutie. Certaines situations ou dialogues (en particulier ceux du commissaire Blot) apparaissent laborieux, inadéquats. Et si les acteurs secondaire réunis (Paul Meurisse, Raymond Pellegrin, Christine Fabréga**, Marcel Bozzuffi, Paul Frankeur, Michel Constantin...) font preuve d'une réelle solidité, l'interprétation de Lino Ventura, peu à l'aise dans les rôles de composition, déçoit elle assez grandement.
N.B. : une seconde adaptation du roman a été, quarante et un ans plus tard, écrite et réalisée par Alain Corneau dans laquelle Daniel Auteuil a repris le rôle de 'Gu'.
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*produit par Charles Lumbroso (déjà partenaire du film précédent, L'Aîné des Ferchaux) et André Labay.
**l'animatrice de télévision assumait ici avec un vrai talent le meilleur personnage de sa carrière débutante.
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