"Did you fantasize that Vaughan was photographing all these sex acts as though they were traffic accidents?"
Passé presque sans transition, à la fin des années 1980, de cinéaste de genre à auteur de cinéma, David Cronenberg n'en conserve pas moins cette fibre extravagante, voire provocatrice qui le caractérisait avant ce changement formel de statut. Elle s'exprime d'ailleurs de façon particulière dans ce drame singulier (controversé, localement interdit d'exploitation) tiré du roman éponyme de l'Anglais James Graham Ballard*. Si Crash expose de manière explicite les "phénomènes en jeu" (déviance - symphorophilie - fondée sur la fascination morbide, potentiellement sexuelle et suicidaire de l'accident de voiture), il reste en revanche beaucoup plus ambigu, énigmatique sur son (ou ses) argument(s) intrinsèque(s). Cronenberg a probablement dû très vite saisir les "vertus" cinématographiques du récit de J.G. Ballard (lequel s'identifie au personnage principal en lui donnant son propre nom). Le cinéaste canadien et Peter Suschitzky** les ont, il faut le reconnaître, plutôt adroitement exploitées.
Si le face à face complice entre James Spader (Graham Dalton dans Sex, Lies, and Videotape) et Elias Koteas noue l'intrigue, la forte charge érotique du film se trouve elle créée par Deborah Kara Unger (partenaire, l'année suivante, de Michael Douglas et Sean Penn dans The Game de David Fincher). Les participations d'Holly Hunter et Rosanna Arquette se révèlent, en effet, au final décevantes. "Prix spécial du jury" (présidé par Francis Ford Coppola) du 42e Festival de Cannes, Crash a obtenu également six récompenses aux Genie Awards.
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Passé presque sans transition, à la fin des années 1980, de cinéaste de genre à auteur de cinéma, David Cronenberg n'en conserve pas moins cette fibre extravagante, voire provocatrice qui le caractérisait avant ce changement formel de statut. Elle s'exprime d'ailleurs de façon particulière dans ce drame singulier (controversé, localement interdit d'exploitation) tiré du roman éponyme de l'Anglais James Graham Ballard*. Si Crash expose de manière explicite les "phénomènes en jeu" (déviance - symphorophilie - fondée sur la fascination morbide, potentiellement sexuelle et suicidaire de l'accident de voiture), il reste en revanche beaucoup plus ambigu, énigmatique sur son (ou ses) argument(s) intrinsèque(s). Cronenberg a probablement dû très vite saisir les "vertus" cinématographiques du récit de J.G. Ballard (lequel s'identifie au personnage principal en lui donnant son propre nom). Le cinéaste canadien et Peter Suschitzky** les ont, il faut le reconnaître, plutôt adroitement exploitées.
Si le face à face complice entre James Spader (Graham Dalton dans Sex, Lies, and Videotape) et Elias Koteas noue l'intrigue, la forte charge érotique du film se trouve elle créée par Deborah Kara Unger (partenaire, l'année suivante, de Michael Douglas et Sean Penn dans The Game de David Fincher). Les participations d'Holly Hunter et Rosanna Arquette se révèlent, en effet, au final décevantes. "Prix spécial du jury" (présidé par Francis Ford Coppola) du 42e Festival de Cannes, Crash a obtenu également six récompenses aux Genie Awards.
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*auteur de l'autobiographique Empire of the Sun adapté par Spielberg. "Crash", publié en 1973, avait été précédé par le court métrage britannique de l'Etasunien Harley Cokeliss diffusé deux ans plus tôt.
**le direct. de la photographie d'origine polonaise et Cronenberg avaient débuté leur collaboration avec Dead Ringers.
**le direct. de la photographie d'origine polonaise et Cronenberg avaient débuté leur collaboration avec Dead Ringers.
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