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Entre deux adaptations, Alberto Lattuada se penche avec sensualité sur les nouveaux émois d'une jeune fille de bonne famille. Produit par Silvio Clementelli (Il Bidone, Estate violenta), I Dolci inganni1(douce tromperie) nous narre en effet l'éveil à la féminité et la soudaine, d'abord fantasmée révélation de l'amour charnel chez une lycéenne de dix-sept ans pour un homme divorcé, ami de ses parents, ayant deux fois son âge. Dix-huit heures (environ) de la vie de l'aimable Francesca sous forme d'errance sentimentalo-introspective, sympathique mais sans réelle profondeur. Deux éléments de cette production italo-française tournée à Rome sont assez frappants. D'abord son caractère sensiblement acculturé (impression renforcée par la bande originale jazz et, sur le plan du détail, par le prénom - Eddy - du frère de Francesca). Ensuite par la primordialité du personnage interprété par la Boulonnaise Catherine Spaak, âgée de quinze ans pour ce premier grand rôle (deuxième participation créditée dans un long métrage).
Littéralement caressée par la caméra (amoureuse ?) de Lattuada, associé pour cette unique occasion au chef-op. Gábor Pogány (La Ciociara), la fille cadette de Charles Spaak2 éclipse ses compatriotes Christian Marquand et Jean Sorel3 ainsi que les quelques autres acteurs de soutien significatifs (parmi lesquels la chanteuse Milly). L'adolescente tiendra peu après un personnage assez similaire (prénommé identiquement) mais un peu moins central dans La Voglia matta de Luciano Salce aux côtés d'Ugo Tognazzi.
___1. dont le scénario original est écrit avec Franco Brusati (futur réalisateur de Pane e cioccolata), Francesco Ghedini et le Français Claude Brulé (récent collaborateur de Roger Vadim).
2. scénariste notamment de Jean Renoir et Julien Duvivier.
3. qui venaient de se croiser dans l'adaptation par Michel Gast du roman J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian alias Vernon Sullivan.
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