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"Ils viennent au monde innocents, mais ça ne dure pas."
Grand succès public, le douzième et pénultième long métrage de Jean-Pierre Melville me semble pourtant inférieur à Bob le flambeur (cf article) ou au Samouraï (id.). La trop grande solitude du cinéaste pour l'écriture de ce polar (Auguste Le Breton et Georges Pellegrin avaient respectivement collaboré au scénario de ces deux grands classiques) peut, au moins en partie, expliquer cette qualité en retrait. La narration du Cercle rouge manque en effet singulièrement de fluidité, de rythme (la durée, 2h20, constituant un facteur aggravant), peut-être même de cohérence, des failles plutôt inhabituelles jusque-là chez Melville. Handicap d'autant plus sensible lorsque l'on compare le film à The Asphalt Jungle de John Huston et à Du rififi chez les hommes de Jules Dassin dont la sortie, au début des années 1950, l'on poussé à différer son projet. Placé d'emblée sous l'influence (mystico-exotique ?) du Bengali Râmakrishna Paramahamsa et sous le signe (plus conventionnel) du destin, cette très masculine* partie de billard sans réel rebond(issement) ne possède aucun argument véritablement fort. La mise en scène se fait également moins précise, moins élégante, Melville n'hésitant pas à recourir à une bien insipide séquence en caméra subjective. Face à un Alain Delon dont la carrière trouvait alors un second souffle, Bourvil représente le vrai centre d'intérêt de ce Cercle rouge. Décédé avant l'exploitation du film en salles, l'acteur (crédité pour cette unique occasion avec son prénom) y met en évidence de probantes aptitudes au registre dramatique pour lequel il avait si rarement été sollicité.
N.B. :
1. Bourvil et Delon avaient, en 1959, partagé l'affiche du Chemin des écoliers, l'adaptation du roman de Marcel Aymé par Michel Boisrond.
2. Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo et Paul Meurisse étaient les premiers choix pour les rôles tenus par Bourvil, Gian Maria Volonté et Yves Montand (lequel n'apparaît qu'après la première heure).
3. la production d'un remake, The Red Circle (auquel ont été successivement associés Brett Ratner, John Woo, Johnnie To, Jaume Collet-Serra et James Mangold sur la base d'un scénario de Steven Knight), semble avoir fait long feu.
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*la gent féminine se trouve cantonnée à un rôle purement figuratif, vaguement décoratif... une brève et insignifiante réplique étant généreusement attribuée à Anna Douking !
N.B. :
1. Bourvil et Delon avaient, en 1959, partagé l'affiche du Chemin des écoliers, l'adaptation du roman de Marcel Aymé par Michel Boisrond.
2. Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo et Paul Meurisse étaient les premiers choix pour les rôles tenus par Bourvil, Gian Maria Volonté et Yves Montand (lequel n'apparaît qu'après la première heure).
3. la production d'un remake, The Red Circle (auquel ont été successivement associés Brett Ratner, John Woo, Johnnie To, Jaume Collet-Serra et James Mangold sur la base d'un scénario de Steven Knight), semble avoir fait long feu.
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*la gent féminine se trouve cantonnée à un rôle purement figuratif, vaguement décoratif... une brève et insignifiante réplique étant généreusement attribuée à Anna Douking !
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