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L'une des œuvres d'Henri Verneuil parmi mes préférées ! Première adaptation d'un roman ("Prix Interallié" 1959) d'Antoine Blondin, Un Singe en hiver allie en effet avec une fantaisie éclairée drame coutumier et comédie, poésie et prosaïsme cordial. Incitation condamnable à l'alcoolisme pour certains (censeurs et distributeurs étrangers notamment) atteints sans doute de cécité lourde, ce film me paraît davantage constituer un formidable éloge de l'ivresse désinvolte, de l'évasion imaginaire, foncièrement exotique. Adroit et équilibré, le scénario de François Boyer (Jeux interdits, La Guerre des boutons...) réussit à préserver l'esprit de l'ouvrage tout en évitant les écueils littéraires qu'il recèle ; les dialogues de Michel Audiard participant bien sûr à la malicieuse vitalité du traitement. Et puis, Jacques Bar et Verneuil ont été aussi les premiers et les seuls à avoir réuni Jean Gabin* et Jean-Paul Belmondo*. Trente ans d'écart, des trajectoires cinématographiques certes dissemblables mais entre lesquels complémentarité, complicité spontanée sautent immédiatement aux yeux. L'interprétation de la délicate et lumineuse Suzanne Flon*, la présence de Paul Frankeur, de Noël Roquevert et de plusieurs autres seconds rôles "familiers" achèvent de nous enchanter.
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*respectivement à l'affiche, la même année, du Gentleman d'Epsom, de Cartouche et du Doulos, du Procès d'Orson Welles.
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