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"Un film solide et un polar français qui compte dans l'histoire du cinéma" disais-je (en juin 2004) à propos du Clan des Siciliens, production postérieure du même et polyvalent Henri Verneuil1. C'est sans doute encore plus vrai dans le cas de Mélodie en sous-sol. Et, paradoxalement, celui-ci a, dans l'ensemble, bien mieux traversé le demi-siècle écoulé. Librement adapté d'un roman policier US2 par Albert Simonin (auteur notamment de la fameuse trilogie 'Max le Menteur'3) et pourvu de quelques savoureux dialogues de Michel Audiard, ce film de casse (d'un casino) reste assurément comme l'une des références du genre. L'incroyable, spectaculaire et mémorable final imaginé par le réalisateur a d'ailleurs largement contribué à sa formidable notoriété. La première des trois rencontres au cinéma de Jean Gabin et Alain Delon4 constituant l'argument préalable et déterminant de son prévisible succès5. Le plus jeune des deux acteurs (davantage présent à l'écran me semble-t-il) vole d'ailleurs, involontairement, un peu la vedette à son admiré aîné. Opérant, parfois remarquable, doté de seconds rôles astucieusement variés6, Mélodie en sous-sol mérite toujours sa belle réputation. Seuls quelques inutiles détails du script et la bande originale de Michel Magne sonnent aujourd'hui légèrement faux.
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1. le cinéaste d'origine arménienne (ici assisté par Claude Pinoteau et Costa-Gavras) ne venait-il pas de réaliser une comédie dramatique, Un Singe en hiver, avec l'inédit duo Gabin-Jean-Paul Belmondo ?
2."The Big Grab" publié en 1960 par Zekial Marko alias John Trinian, l'année suivante dans le célèbre "Série noire". L'écrivain étasunien est également l'auteur de "Scratch a Thief" à l'origine de Once a Thief... avec Alain Delon.
3. Touchez pas au grisbi, Le Cave se rebiffe et "Grisbi or not Grisbi" devenu Les Tontons flingueurs.
4. Jean-Louis Trintignant était, au départ, pressenti pour être le partenaire de Gabin (ils n'ont, finalement, jamais tourné ensemble). Delon, entre L'Eclisse d'Antonioni et Il Gattopardo de Visconti, a obtenu le rôle en acceptant de jouer sans cachet. Les droits de distribution dans trois pays étrangers, dont le Japon, reçus en contre-partie ont rendu cet "investissement" très profitable.
5. la Metro-Goldwyn-Mayer avait soutenu la production en acquérant les droits d'exploitation aux Etats-Unis.
6. parmi lesquels Viviane Romance, Henri Virlojeux, Jean Carmet, José Luis de Vilallonga et Maurice Biraud.
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