Préféré par le jury de la 9e Berlinale pour l'"Ours d'or" notamment à Kakushi-toride no san-akunin de Kurosawa, ce drame chabrolien consacre à sa façon la "Nouvelle vague" dont il a beaucoup été question au cours de cette édition du festival.
Les Cousins
n'épouse pourtant pas les "canons" du mouvement. Si le cinéaste met en
scène une jeunesse sans attache, cynique et souvent désœuvrée, le récit
croisé de ces deux parents que presque tout oppose, y compris le sort
injuste, se montre en réalité bien plus classique qu'il pourrait y
paraît. L'influence expressionniste est également assez sensible, sans
doute révélateur du goût de Chabrol pour les contrastes ou paradoxes.
Le premier rôle crédité, aux côtés du duo Blain-Brialy reformé une deuxième fois, pour Juliette Mayniel, future Edna Grüber des Yeux sans visage (et compagne de Vittorio Gassman) et la présence de Guy Decomble (Jour de fête, Bob le flambeur), représentant de l'ancienne génération, ainsi que de Stéphane Audran que Chabrol épousera cinq ans plus tard, sont enfin à souligner.
La "Nouvelle vague"
Deux éléments déterminants caractérisent, selon moi, la "Nouvelle vague"
:
1. le renouvellement générationnel, essentiel effectivement, la production française l'ayant longtemps bloqué pour des raisons parfois aisément compréhensibles (refus du renoncer aux "privilèges", certains diraient "partager le gâteau"), parfois assez obscures (une révolution sensiblement identique aura lieu quelques années plus tard à Hollywwood),
2. une rénovation thématique et tonale, privilégiant un certain réalisme et favorisant la spontanéité.
1. le renouvellement générationnel, essentiel effectivement, la production française l'ayant longtemps bloqué pour des raisons parfois aisément compréhensibles (refus du renoncer aux "privilèges", certains diraient "partager le gâteau"), parfois assez obscures (une révolution sensiblement identique aura lieu quelques années plus tard à Hollywwood),
2. une rénovation thématique et tonale, privilégiant un certain réalisme et favorisant la spontanéité.
Je ne crois absolument pas à une quelconque théorisation du cinéma, sauf lorsque ce dernier vocable sert à dissimuler une volonté de propagande. Peut-on d'ailleurs trouver cinéastes plus dissemblables que Truffaut, Godard, Rohmer, Rivette et Chabrol ?
Enfin, à l'époque du Dernier métro, la "Nouvelle vague" n'était plus qu'un vieux souvenir et la production de Truffaut presque institutionnelle !
"Et Chabrol de son côté a apporté un regard acéré, sauvage, si l'on veut, mais extrêmement classique dans le traitement filmé."
Fin amateur d'Hitchcock, Chabrol a fait l'apprentissage de la rigueur, de l'humour et d'une relative cruauté au cinéma. Son intelligence (supérieure selon moi à celle de ses "collègues") et son humanité ont fait le reste, l'attirant d'une certaine manière vers ce que l'on peut qualifier de classicisme original (sans aucun académisme) ou de sobriété inventive.
"Le seul qui devait croire qu'il allait révolutionner le monde, c'est Godard ; et, de fait, plus il a filmé, et dès Pierrot le fou plus il s'est enfoncé ; où est-il, d'ailleurs aujourd'hui ?"
Nulle part, et c'est sans doute, paradoxalement, sa plus grande force ! Rien ni personne, et surtout pas Godard,
ne fera de moi le défenseur de son "œuvre", filmique ou verbale.
J'estime certaines de ses réalisations, exècre d'autres. Mais une
formule bien connue s'applique parfaitement à son cas : "Si Godard n'existait pas, il faudrait l'inventer." Son problème étant de s'en occuper lui-même !!
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