"You made me do that!" Je me suis toujours demandé quel était le public visé par Cruising (je doute que Friedkin, à la différence de Jerry Weintraub, ait été vraiment préoccupé par cet aspect). Et aussi la raison de cette réelle ou feinte fascination de certains gays pour l'uniforme (de flic, amusante scène où Burns/Forbes alias Pacino se fait virer de la boite spécialisée pour défaut d'accessoires).
La certitude, c'est qu'un tel film ne serait probablement plus produit
aujourd'hui. Un gage de rareté, pas forcément de qualité. Le réalisateur
avait initialement décliné l'offre d'adapter le roman, fondé sur une
authentique série de crimes entre 1962 et 1979, du journaliste Gerald Walker (pour lequel Brian De Palma avait - voyeurisme oblige ? - exprimé son intérêt). Avant de changer d'avis en lui donnant cette inflexion ambigüe, psychologique (axée autour de la figure du père) et finalement énigmatique. En perte contrainte et progressive d'identité (ou en chasse de la réelle), John Burns est-il un homosexuel refoulé (cela aurait été plus patent avec Richard Gere, premier choix de Friedkin, dans le rôle) ? Et un meurtrier ? Chacun pourra se forger sa propre opinion. Viscéral, Cruising (cité dans trois catégories - pires réalisation, film et scénario - des "Razzie Award" 1981) reste un polar assez unique en son genre.
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