"... Shelter now the faithless."
Certains d'entre nous se souviennent peut-être avoir vu Storm, le premier long métrage de la paire suédoise Mårlind-Stein. Comme celui-ci, Shelter n'a pas bénéficié d'une exploitation en salles française (il ne doit d'ailleurs sortir aux Etats-Unis, son pays d'origine, que le mois prochain). Produit par un aréopage présumé distingué* à partir d'un scénario du Britannique Michael Cooney (Identity), ce thriller met aussi le surnaturel au centre de son récit. L'inédit duo composé de la versatile Julianne Moore et du Dublinois Jonathan Rhys Meyers (réputé grâce à sa prestation dans Match Point et à son rôle du roi Henry VIII dans la série The Tudors) est lui chargé de l'incarner. Sans véritablement convaincre.
A peine rentrée du Missouri où son expertise à permis la condamnation et l'exécution de Joseph Kinkirk, criminel plaidant un trouble dissociatif de l'identité, le dr Cara Jessup ne peut refuser la proposition de son père également psycho-thérapeute de lui confier un cas très surprenant. Celui de David Bernburg, un inoffensif vagabond hémiplégique confié à leur ami le docteur Charles Foster, capable de devenir brusquement sur simple appel le direct, désabusé et manipulateur Adam Saber présentant des caractéristique physiologiques très dissemblables. Convaincue que le personnage de David constitue une invention pathologique, Cara entreprend des recherches sur celui-ci. Elle découvre bientôt, en se rendant dans la maison familiale où elle rencontre la mère du jeune homme, que David, assassiné en 1982, est enterré aux côtés de son père et de son frère aîné dans la propriété des Bernburg.
Le thriller surnaturel a toujours été un genre particulièrement difficile, devenu ces dernières années l'apanage du cinéma asiatique où quelques réussites émergent d'un lot copieux. Si le matériau narratif de Shelter ne manque a priori pas d'atouts, le scénario a tout de même du mal à dissimuler, entre négligences, contradictions et pesanteurs, d'évidentes lacunes qu'un pourtant modeste Skeleton Key ne montrait pas. Le dérapage s'amorce et s'amplifie à peu près à la moitié du métrage, au moment où s'additionnent sans retenue les pistes psycho-criminelles dans un environnement, saturé jusqu'à l'asphyxie, de foi (d'impiété) catholique et de phénomènes ou rites démoniaques. Bon thermomètre de la santé d'un film, Julianne Moore, qui nous a habitué à ses intermittences interprétatives, atteste visiblement ici se trouver en phase de reflux.
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*constitué notamment de Darlene Caamano et Neal Edelstein.
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