"Aimer et être aimé, c'est tout ce que je voulais."
... Ou de l'importance du plan de table. Pedro est venu chercher son frère cadet, André,
qui a fuit la maison familiale. Il entend alors un récit dont il
n'était pas conscient. Dans cette famille brésilienne d'origine
libanaise, l'ordre est un peu figé. Il suit les positions occupées à
table : le père, bien sûr, au centre avec à sa droite (vertu, puissance et loi) son fils aîné et trois de ses filles ; à sa gauche (vice, faiblesse et trouble)
son épouse, son cadet et les deux enfants les plus jeunes, ceux
corrompus par la tendresse maternelle, sujets au délire des sens.
Une ambiance picturale proche des œuvres du Caravage, un traitement théâtral tant dans la forme que dans le dialogue, Lavoura Arcaica
met en scène un univers de douleurs et de désirs étouffés, de haines et
de lourds silences. Monde de colère, d'impatience, en un mot : de
passions, lesquelles ne font pas l'impasse sur la tentation incestueuse.
Le départ d'André a créé la désolation et la désunion, son retour met en danger les fondations mêmes de la famille.
Luiz Fernando Carvalho,
réalisateur de télévision, met en scène, pour son premier film de
cinéma, une fresque baroque, sensuelle et spirituelle qui ne laisse pas
indifférent. Film difficile, bien interprété, les amateurs du cinéma
sud-américain apprécieront cette oeuvre unanimement célébrée dans les
festivals du sous-continent. Les autres trouveront probablement la
potion amère et longue (2h50).
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